Description



LES COMPOSANTES PHYSIQUES IDENTITAIRES



Carte géologique de l'unité paysagère


La géologie du territoire est marquée par une succession de couches anciennes (précambriennes et primaires) orientées dans une direction armoricaine et faillées principalement dans ces directions. Ces roches telles que les schistes, les gneiss et granits se retrouvent mis en oeuvre dans l'architecture traditionnelle. Elles sont encore aujourd'hui exploitées dans les carrières du secteur.
Carte du relief et de l'hydrologie de l'unité


Sur le plateau, le relief est quasi plan voir monotone; il ondule légèrement à l'approche des vallées, découpé par des ruisseaux secondaires.Ce qui ressort principalement dans le paysage ce sont ces grands mouvements amples orientés nord ouest /sud est parallèles au sillon de Bretagne plus au sud.
Moulin à eau dans la vallée du DonLes directions géologiques se lisent dans le paysage au travers des grandes vallées qui incisent le socle du plateau. Ainsi, le Don et l'Isac dégagent un vaste couloir visuel qui s'ouvre au nord sur l'ensemble des marais de la Vilaine et de la Chère. On y retrouve un riche patrimoine spécifique de moulins et gués.
Carte des productions agricoles départementales


Haie bocagère à conifères typique de l'unité paysagère


Ce paysage est marqué par une trame bocagère ancienne liée à une activité d'élevage importante (à la fois laitier et pour la viande). Quelques rares zones subsistent encore avec de petites parcelles cadrées par des haies à ragosses et de conifères.



Ouverture du paysage bocager sur les ondulations amples du relief


L'évolution agricole s'est traduite par un éclatement de la maille bocagère autrefois dense et une ouverture du paysage à la fois sur de grandes prairies bocagères et sur d'importantes parcelles souvent cultivées. Cette ouverture du paysage révèle par ailleurs les bâtiments d'élevage hors sol porcins ou avicoles qui étalent leur long volume bâti dans le prolongement des anciens hameaux.



Boisements et lande sur les coteaux du Don à Guéméné-PenfaoLes ensembles boisés et les landes constituent également des éléments forts des paysages du plateau. La forêt du Gâvre se distingue par ses ambiances forestières qui composent un paysage à part entière. Elle referme ponctuellement le paysage et est relayée par d'autres verrous boisés qui animent les perspectives. Ces boisements viennent souvent à l'appui de landes à ajoncs qui ourlent en général la crête des coteaux.
Siège de Derval par Dugesclin - Enluminure 1476A l'antiquité, le territoire est desservi à ses franges par des voies romaines mais demeure globalement enclavé.
L'identité du territoire est basée sur l'activité agricole depuis le moyen âge.
L'unité appartient au Moyen-Âge à la Marche de Bretagne. Apparue au VIIIe siècle, la Marche de Bretagne est une zone stratégique, espace d'échanges économiques, sociaux et culturels, mais aussi terrain d'affrontements et de rivalités entre ducs de Bretagne et rois de France.
Une ligne de forteresses s'érige alors de Dol-de-Bretagne à Pornic en passant par Fougères, Vitré ou Clisson (côté breton), à laquelle répondent côté français les places fortes du Mont-Saint-Michel, Pouancé, Tiffauges ou Noirmoutier.
Derval a fait partie des forteresses construites au XIIe, sous l'autorité du Roi franc, Philippe Auguste. Il n'en reste aujourd'hui que des ruines.
La campagne demeure relativement peu peuplée, et l'activité qui y prédomine est l'élevage, avec à l'est une activité métallurgique qui se développe au XVIIIème siècle (Derval).

L'EMPREINTE HUMAINE


Témoignent de cette histoire abbayes, foires, forêts, manoirs, routes, ou même toponymie.
Au XVIIIème siècle, l’unité est traversée par une voie commerciale importante reliant Roue, Rennes et Nantes (importation de beurre et de toiles vers Nantes notamment).
La construction du Canal de Nantes à Brest et les réseaux routiers au XVIIIème ont permis le désenclavement du territoire.

Topographie et paysage agro-naturel


L’unité se caractérise par un bocage semi ouvert cadré par d’importants verrous boisés. Elle est marquée par des plissements géologiques Est-Ouest (schistes et grès). La topographie est ainsi marquée par des grands mouvements amples et des effets de belvédères
Son système hydraulique dense arborescent a creusé des vallées marquées dans le plateau.

INFRASTRUCTURES


Plan des réseaux viaires sur l'unité


L'unité est à la fois cadrée et fédérée par les infrastructures. La RN137 à l'ouest (4 voies) est très présente dans le paysage. Elle constitue une rupture paysagère forte. Depuis cet axe, le paysage est peu perceptible car la voie a été aménagée comme un « tunnel vert » qui développe son propre paysage.
Le réseau d'infrastructures de desserte est relativement dense, mais hétérogène du fait des importants boisements.

ARCHITECTURE ET HABITAT


Les matériaux de construction traditionnels:
Les sous-sols du sud de l'unité regorgent de schiste, largement, utilisé pour la construction locale, souvent en combinaison avec le grès. On retrouve aussi des éléments en brique et du pisé, et des appareillages de granit.
Les couvertures sont uniformément constituées d'ardoise.

Une unité de transition architecturale
Sur le plan architectural, l'unité est représentative de l'habitat breton style pays de la Mée.

Le style du pays de la Mée


Longère typique de l'habitat rural breton


Schistes et ardoises sombres confèrent à la maison un aspect sévère, rappelant la maison du pays de Rennes. Les habitations adoptent un plan en longueur, regroupant habitations et dépendances au sein du même bâtiment, avec parfois des appentis de part et d'autre de la construction principale. Ce sont les longères caractéristiques de l'habitat rural breton.
Maison de bourg identitaire de l'unitéLe plus souvent, la construction ne présente qu'un seul niveau avec un grenier. On observe un léger exhaussement de la toiture au-dessus des lucarnes, et souvent des linteaux en poutres de bois.
Porche d'entrée dans le bourg de DervalLes constructions sont légèrement plus hautes que sur l'unité des Marches Orientales. On y observe aussi d'avantage de jeux de porches.
Au titre du patrimoine remarquable, l'unité abrite de nombreux vestiges préhistoriques, moulins, ainsi que Château de Missillac, Château de Juzet, ou encore le Château de Pordor,(Avessac).

ORGANISATION URBAINE


Implantation et organisation du bâti


Aux abords de la vallée du Don, les bourgs se sont souvent développés en haut de plateau, comme Jans notamment.

Le premier élément structurant des bourgs traditionnels est la place centrale insérée dans un tissu bâti dense. Les maisons qui l’entourent, sont de hauteurs plus importantes (R+1, R+2) abritant souvent des commerçants ou des artisans. Au rez-de-chaussée, elles ont des boutiques avec étalages, tandis que les étages sont réservés à l’habitation.
Un élément important de la place est occupé par l’église qui contribue à confirmer l’importance du centre actif du village.

Une autre caractéristique des villages est l’alignement des maisons implantées sur les voies qui conduisent au centre.

De nouvelles extensions urbaines composées essentiellement de maisons individuelles compromettent le modèle traditionnel. Ayant des densités plus faibles, elles intègrent des jardins privatifs comme des éléments indispensables et la voiture y occupe une place essentielle (place de stationnement, voies larges).

ANALYSE STRUCTURELLE


La densité de population est relativement faible. L'évolution démographique connaît une tendance positive malgré des situations contrastées.
Les bassins de vie ruraux de Guéméné Penfao et Derval connaissent cependant une phase de déclin, tandis que celui de Nozay présente une dynamique modérée.

Agriculture


Arboriculture fruitière dans la vallée de l'IsacL’agriculture est dominée par la polyculture et l’élevage (mais, grain fourrage, céréales et élevage bovin).
L'unité est dominée par la production de lait et l’élevage de volailles. L’unité abrite aussi un pôle d’élevage porcin important aux abords de Guémémé Penfao.
La taille des exploitations est relativement petite.

Entre 1988 et 1990, la surface agricole utile est relativement stable puisqu’elle a diminué de moins de 5%, à l’exception de la partie sud-ouest de l’unité.

Industrie et tertiaire


L’activité industrielle et tertiaire est limitée. La principale zone d’activité est implantée à Saint-Nicolas-Redon.
L’orientation économique majoritaire est résidentielle et agro-alimentaire.

Tourisme


L'activité touristique est relativement faible.
L’unité dispose principalement d’une offre de chambres d’hôtes et de gîtes ruraux.

Analyse sensorielle


Cette unité à caractère rural nous offre une diversité végétale et d’ambiance qui au grès d’une promenade viennent divertir nos yeux et nos narines. L’odeur de la forêt, celle des pins après une douce pluie mêlée à celle des châtaigniers, nous rapproche d’une nature à l’allure presque mystique. Mais attention à la Fée Carabosse, qui selon la légende, par les nuits très sombres, retrouve sa mobilité et rôde encore dans les bois de la vallée.