Tendances, évolutions


Carte de Cassini - XVIIIème siècle


Paysage d'interfaces d'une grande richesse, cette unité connaît des évolutions profondes amorcées pour certaines depuis le XIXème siècle (disparition des vignes), d'autres depuis l'essor du tourisme balnéaire au XXè siècle (disparition du bocage, perte de vitalité des marais salants, urbanisation diffuse...).

Une pression urbaine importante


Mitage aux abords du golf de Saint André-des-Eaux (cadastre Géoportail)L'unité paysagère subit une pression à la périphérie des bourgs.
Les extensions urbaines se traduisent le plus souvent par des lotissements composés de maisons individuelles. Ces maisons entourées de jardins et en retrait des voies contrastent fortement avec les groupements de l'habitat traditionnel comme les centres bourgs où les hameaux.
Cette urbanisation consommatrice d’espace se situe en continuité des bourgs et hameaux préexistants, aux franges urbaines marquantes dans le paysage.
On observe notamment un développement notable sur la commune de Saint-André des Eaux, aux abords de la RD51 et au Sud-Est de l'unité, à proximité de la RN171 et du golf. Ces paysages sont d’ores et déjà fortement déstructurés.

L'activité agricole en mutation


Le bocage traditionnel s'est fortement dégradé. L’ouverture des paysages a participé à la « mise à nu » des nouvelles franges urbaines, peu valorisées.

Dans l’ensemble, de plus en plus de nouveaux espaces sont arrachés aux terres agricoles, afin de devenir constructibles et ainsi d'accueillir les logements et les activités. Cependant, l'implantation des nouvelles extensions urbaines peut souvent compromettre l'activité agricole.

À la périphérie des bourgs, la périurbanisation au gré des opportunités foncières isole parfois certaines parcelles agricoles. Ces parcelles se trouvent coupées du reste de l'espace rural et leur surface ne suffit plus pour une exploitation devant être rentable. Face à la pression foncière, les agriculteurs participent eux aussi à la spéculation générale. C'est ainsi que le paysage traditionnel se délite progressivement au profit de l'urbanisation.

Infrastructures


La N 171 et la D 114 sont des vecteurs de diffusion urbaine importants ; à leurs abords, le paysage tend à se banaliser et à perdre ses caractéristiques propres.

Axe de communication générant un développement linéaire du bâti


En recherche d'accessibilité, des activités ainsi que des habitations s'insèrent à proximité des axes routiers, créant des formes linéaires et imposant ainsi de nouvelles règles d'organisation spatiale en rupture avec les formes traditionnelles.

Projets de réaménagement des infrastructures existantes


Les voies de circulation sont confrontées à une augmentation générale du trafic. Elles prennent une importance de plus en plus grande, aussi bien en termes de surface qu'en termes d'impact visuel.

Voies réaménagées mal intégrées au paysage


Les voies ont souvent des aménagements propres sur l'emprise routière qui créent un paysage linéaire avec un mobilier propre (dispositifs anti-bruits, glissières, lampadaires, des merlons paysagers qui masquent le paysage) qui s'opposent à l'environnement dans lequel elles sont implantées.

Développement des réseaux pour les extensions urbaines


Les extensions urbaines impliquent la construction de nouvelles infrastructures afin d'accorder le nouveau tissu bâti aux réseaux : routier, électrique, d'eau, d'assainissement ou téléphonique. Quand les voies traversent les bourgs et les villages, elles sont confrontées aux tissus urbains existants qui sont souvent peu appropriés à une telle utilisation de la voiture et à un partage modal entre différents usagers (piétons, vélos, voitures, poids lourds…)
L'attractivité touristique de l'unité a contribué à l'aménagement de nombreux itinéraires cyclables et sentiers de randonnée, qui sont des vecteurs de découverte privilégiés des paysages. Le réseau Vélocéan sera progressivement complété (Conseil Général), permettant ainsi d'assurer des continuités à l'échelle de l'unité.

Économie


Réalisations et projets de Cap Atlantique, 2010


Le développement économique se concentre aux abords de Guérande. Le paysage actuel est peu structuré, les activités implantées étant juxtaposées, les unes aux autres, sans réel travail sur les lisières ZA/campagne ou sur les clôtures. Cap Atlantique prévoit une requalification globale de la zone de Villejames et notamment une meilleure prise en compte de la qualité environnementale des espaces situés à ses franges.

Dans les années à venir, le développement économique devrait s'orienter sur les communes du Nord, notamment St-Lyphard et Herbignac.

Parmi les effets de la pression observée sur le littoral, il est à noter que certaines activités liées à la mer, comme la conchyliculture, qui posent notamment des problèmes de cohabitation avec les zones résidentielles (odeurs...), sont susceptibles d'être relocalisées dans l'arrière pays, au sein de zones d'activités dédiées.

Changement du type d'architecture


La nouvelle typologie, s'inspirant de formes architecturales contemporaines, crée un nouveau langage architectural. Cette architecture ne renvoie en général à aucun code de l’architecture vernaculaire ou ne s’intègre pas forcément dans son contexte paysager identitaire. Bien évidemment, l’architecture doit évoluer et ne pas se limiter à un postiche du passé mais elle doit aussi éviter la banalisation et la répétition des formes déjà vues à l'échelle nationale ou même européenne.

L'habitat traditionnel associant une unité d'habitation, des dépendances et comportant une ou plusieurs caves est désormais remplacé par une maison individuelle accompagnée d'un garage.

Il est à noter que certaines salorges (entrepôts à sel des paludiers) sont désormais acquises par des particuliers et transformées en unité d'occupation, ce qui pose la question de la pérennité de l'activité.

Le développement urbain et sa traduction spatiale dans l'unité


Guérande


Simulation du paysage autour de Guérande – fin 1800


Au XVIIIème siècle, au sud, le paysage se caractérise par la présence des marais salants de Guérande, entourés de coteaux viticoles. La ville de Guérande est implantée sur un plateau bocager.
La ville fortifiée est entourée par une voie circulaire et irriguée par un réseau de voies en étoile. Les faubourgs se développent peu à peu le long des voies principales.
Simulation du paysage autour de Guérande –début 1900


Au début du siècle, on observe déjà des transformations majeures, et notamment la disparition de la viticulture des coteaux au profit du bocage, qui se maintient par ailleurs sur le plateau. Des développements urbains ont lieu sur les franges du marais, mais surtout sur Guérande, en appui au réseau de voirie (boulevard de contournement notamment).
Cadastre de Guérande 1960


En 1960, Guérande se développe en étoile, le long des voies d’accès.
Simulation du paysage autour de Guérande – aujourd'hui


De nos jours, le développement urbain en frange des marais est contrôlé, mais s'est concentré aux abords de Guérande. Le développement urbain a gagné les espaces interstitiels situés entre les grands axes routiers et a progressivement rattrapé l'axe de contournement. Cette voie située entre les développements résidentiels et la zone d'activité de Villejames notamment peut désormais être considérée comme une voie urbaine, intégrée à l'enveloppe de la ville.
Guérande aujourd'hui - IGN


Le développement résidentiel touche aussi le secteur rural, avec notamment des opérations de lotissement de standing intégrées à certaines zones boisées, très consommatrices d'espace.

Herbignac


Cadastre d'Herbignac, 1913


Herbignac s’est développée le long de ses infrastructures routières, selon les opportunités foncières. Son tissu rural est fortement mité.
Orthophotoplan d'Herbignac, 2010


Batz-sur-Mer


Cadastre de Batz-sur-mer, 1951


Le tourisme balnéaire a donné une nouvelle direction aux développements de Batz-sur-Mer (déjà visible en 1951), à l’origine tournée vers le marais. L’urbanisation s’effectue le plus souvent par « poches » de constructions résidentielles en impasse. Depuis les années 1950, les constructions situées le long du littoral, auparavant peu construit, ont été nombreuses. De nouvelles poches d’urbanisation ont « traversé » la voie ferrée pour s’implanter en lisière de marais salants.
Cadastre de Batz-sur-mer, 2010