Tendances, évolutions


Une pression urbaine importante


On observe un développement du secteur résidentiel sous forme de mitage ou d'opérations groupées pavillonnaires, et à l'apparition corollaire de dents creuses agricoles évoluant vers des friches et une disparition globale des parcelles agricoles proches de l'urbanisation. Ces développements se greffent le plus souvent sur des bourgs, hameaux ou infrastructures routières existants.
L'unité paysagère subit globalement une forte pression à la périphérie des bourgs et aux abords des infrastructures majeures comme la N 165 ou la N 137. Cette pression est particulièrement forte au Sud-Est, à l'approche de Nantes et s'exprime à travers une diffusion urbaine importante. Le paysage y est déjà fortement déstructuré.
Les extensions urbaines se traduisent le plus souvent par des lotissements composés de maisons individuelles. Ces maisons entourées de jardins et en retrait des voies contrastent fortement avec les groupements de l'habitat traditionnel comme les centres bourgs où les hameaux.
Cette urbanisation consommatrice d'espace se situe en continuité des bourgs et hameaux préexistants, aux franges urbaines souvent marquantes dans le paysage. Cet habitat « diffus » est générateur de déplacements et consommateur d'espace.
Développement urbain linéaire à Drefféac (Branducas).


Cette nouvelle urbanisation est souvent peu respectueuse des structures traditionnelles. Ces maisons entourées de jardins et en retrait des voies contrastent fortement avec les groupements de l'habitat traditionnel comme les centres bourgs où les hameaux.
L'intégration architecturale fait souvent défaut. Les opérations n'intègrent pas toujours d'espaces publics de qualité et sont souvent construits à partir des réflexions de circulation automobile. La palette végétale horticole qui prédomine dans le paysage des bourgs est rarement reprise.
La banalisation du paysage est ainsi fortement avancée sur l'unité, notamment au sud : les caractéristiques du paysage rural deviennent de plus en plus difficilement perceptibles.

L'activité agricole en mutation


Déprise agricole observée à Vigneux-le-templeLa matrice agricole de l'unité a été relativement préservée aux abords de Notre-Dame des Landes compte tenu du projet d'aéroport.
Ailleurs, la pression urbaine a eu une incidence forte sur les terres agricoles. On observe désormais de plus en plus de zones de bocages dégradées, et une diminution globale des zones d'épandage.
L'ouverture des paysages a participé à la « mise à nu » des nouvelles franges urbaines, peu valorisantes.
Dans l'ensemble, de plus en plus de nouveaux espaces sont arrachés aux terres agricoles, afin de devenir constructibles et ainsi d'accueillir les logements et les activités. Cependant, l'implantation des nouvelles extensions urbaines peut souvent compromettre l'activité agricole.
À la périphérie des bourgs, la périurbanisation au gré des opportunités foncières isole parfois certaines parcelles agricoles. Ces parcelles se trouvent coupées du reste de l'espace rural et leur surface ne suffit plus pour une exploitation devant être rentable. Ces terrains deviennent ainsi des friches agricoles en attendant qu'une nouvelle fonction leur soit attribué (le plus souvent elles sont finalement dédiées à leur tour au développement urbain). On assiste ainsi à la disparition progressive des parcelles agricoles proches de l'urbanisation.

Infrastructures


Projets d’infrastructure inscrits au SCOT de l’agglomération nantaise


Le projet de liaison N137 / N165, qui a pour objectif de mieux desservir le futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes induira, tout comme l'aéroport, un très important changement de paysage, tout en portant en germe une pression à ses extrémités (notamment sur le RN 137).
Projets d’infrastructure inscrits au SCOT de Pontchateau


La question du positionnement de l'éventuelle liaison structurante Nozay / Savenay au sein de la matrice agricole sera essentielle pour l'évolution des paysages.

La N 165 et la D 137 sont des vecteurs de diffusion urbaine importants ; à leurs abords, le paysage tend à se banaliser et à perdre ses caractéristiques propres. La N 137 véhicule son propre paysage de « tunnel vert ».
Axe de communication générant un développement linéaire du bâti
En recherche d'accessibilité, des activités ainsi que des habitations s'insèrent à proximité des axes routiers, créant des formes linéaires et imposant ainsi de nouvelles règles d'organisation spatiale en rupture avec les formes traditionnelles.

Projets de réaménagement des infrastructures existantes
Les voies de circulation sont confrontées à une augmentation générale du trafic. Elles prennent une importance de plus en plus grande, aussi bien en termes de surface qu'en termes d'impact visuel.

Voies réaménagées mal intégrées au paysage
Les voies de transit ou d’accès aux lotissements créent un paysage linéaire propre. Ce sont souvent d’anciennes voies communales dont l’aménagement paysager s’est limité à un élargissement de l'emprise routière accompagné de mobilier de type routier (dispositifs anti-bruits, glissières, lampadaires, merlons qui masquent le paysage) sans intégration paysagère à l'environnement qu’elles traversent.

Développement des réseaux pour les extensions urbaines
Les extensions urbaines impliquent la construction de nouvelles infrastructures afin d'accorder le nouveau tissu bâti aux réseaux : routier, électrique, d'eau, d'assainissement ou téléphonique. Quand les voies traversent les bourgs et les villages, elles sont confrontées aux tissus urbains existants qui sont souvent peu appropriés à une telle utilisation de la voiture et à un partage modal entre différents usagers (piétons, vélos, voitures, poids lourds...)

Économie


Le développement économique se concentre aux abords des principales infrastructures. Les zones d'activité situées le long de la N 165 ont un impact visuel fort et bénéficient rarement d'un traitement paysager. Le nombre d'implantations se multiplie.
Deux futures zones d'activité sont prévues dans le cadre du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, aux abords immédiats du site ou de la N137 : extension de la zone de Grandchamps en bordure de la N137 et création d'une zone d'activité au lieu-dit La Gazelle (au nord de l’échangeur d’accès à Temple de Bretagne).
Le pays de Pontchateau / St Gildas des Bois prévoit l'aménagement de zones d'activité aux abords de la N 175.
Le paysage actuel des zones d'activités est peu structuré, les activités implantées étant juxtaposées les unes aux autres sans réel travail sur les lisières ZA/campagne ou sur les clôtures.

Changement du type d'architecture


La nouvelle typologie, s'inspirant de formes architecturales contemporaines, crée un nouveau langage architectural qui, malheureusement, ne correspond plus à l'architecture vernaculaire. Il s'agit plutôt d'une banalisation et d'une répétition des formes déjà vues à l'échelle nationale ou même européenne.
L'habitat traditionnel associant une unité d'habitation, des dépendances et comportant une ou plusieurs caves est désormais remplacé par une maison individuelle accompagnée d'un garage.

Le développement urbain et sa traduction spatiale dans l'unité


L'exemple du secteur de Blain


Simulation du paysage autour de Blain – 1850


La trame bocagère est encore dense au 19ème siècle et le réseau hydrographique présente un régime naturel; le bourg s'implante en dehors de la zone inondable.
Simulation du paysage autour de Blain – 1900


Les développements urbains sont attirés par la présence de la voie de chemin de fer et le canal de Nantes à Brest.
Simulation du paysage autour de Blain –aujourd'hui



De nos jours, le La trame bocagère s'est ouvert au sud du canal, tandis que le bocage a été fortement mité aux abords de l'agglomération de Blain, qui a connu un fort développement du fait de la proximité de la N 137 reliant Rennes à Nantes. Un petit port fluvial s'est développé aux abords du canal, attestant de sa nouvelle vocation d'axe touristique. La voie ferrée s'est transformée en axe routier.

L'exemple du secteur du Temple-de-Bretagne


Cadastre du Temple-de-Bretagne 1879 (Source: Archives départementales 44)Le Temple de Bretagne, village rue depuis les origines, conserve pendant longtemps une forme linéaire.
Le Temple-deBretagne Aujourd’hui – Photo aérienne


Le bourg s'est développé avec l'aménagement de la N 165, selon une logique d'extensions pavillonnaires lâches au gré des opportunités foncières. Il en résulte une juxtaposition d'opérations banalisées, la poursuite d'un développement linéaire le long des voies au-delà du bourg, et l'émergence de dents creuses importantes.