Prospective, enjeux


Enjeux liés à la topographie et aux espaces naturels


La côte sud vue depuis Saint-Nazaire


L'unité compte de nombreux espaces à l'échelle monumentale : Baie de Pont-Mahé, marais du Mes, rade du Croisic, marais de Guérande, baie du Pouliguen, estuaire de la Loire, marais bretons. L'enjeu est de mettre en scène ces espaces notamment dans leurs covisibilités proches et lointaines (de part et d'autre de l'estuaire de la Loire).

Le bourg de Batz-sur-Mer vu depuis les marais de Guérande


La pression de l'agglomération de Saint-Nazaire sur les franges des marais de Brière est importante et doit être maîtrisée. L'interface entre Saint-André des Eaux et les marais de Brière est notamment menacée : sa préservation est essentielle sur le plan environnemental, paysager et identitaire. L'interface mérite d'être requalifiée par endroit.

L'Atlas des paysage reprend les coupures d'urbanisation fixées par la loi littorale afin de souligner les enjeux paysagers qui y sont associés : en effet, la perception des paysages de ces espaces, définis avant tout pour leur qualité environnementale, peut être améliorée. Certains espaces préservés sont ainsi en voie d'enfrichement, ce qui conduit alors à une fermeture des paysages du littoral.



L'attractivité balnéaire est à l'origine d'une vaste zone de pression urbaine littorale qu'il s'agit de maîtriser de façon à préserver les caractéristiques identitaires des différents faciès littoraux.

Enjeux liés aux infrastructures et déplacements


Le projet de déviation ouest de Guérande constitue un enjeu important : il s'agira d'éviter qu'elle devienne un vecteur de développements urbains futurs sur des espaces agro-naturels déjà fragilisés.
Un projet de tunnel sous la route bleue au niveau de Saint-Brévin est en cours de réalisation afin de permettre de maintenir le lien entre ces deux parties de Saint-Brevin en assurant la sécurité des usagers. Ce franchissement et le projet de franchissement de la Route Bleue au nord de la Ria vers le Clion et le Val St-Martin relient de façon fonctionnelle un ensemble urbain ancien à une zone en cours de structuration. Il s'agira de retrouver à l'ouest de la route bleue une cohérence paysagère et des continuités urbaines, agricoles et paysagères.

Globalement, les développements urbains le long des voies méritent d'être davantage structurés, à travers une meilleure hiérarchisation du statut des voiries ainsi que par le comblement des dents creuses dans un souci de recherche de cohérence des enveloppes urbaines. Ainsi le mitage de l'espace pourrait-il être limité en contraignant les développements autour des sites dont la mutation est déjà largement amorcée.

Le manque de hiérarchie des voies des extensions récentes et les opérations en impasses recoupe 4 enjeux :
- l'économie de l'espace et l'imperméabilisation des sols (le linéaire de voirie n'est pas optimisé),
- la lisibilité du paysage et du fonctionnement urbain,
- La poursuite de l'urbanisation future, qui ne peut pas se greffer sur l'existant et retrouver des continuités,
- La saturation des voies interquartiers, peu nombreuses.

Les développements linéaires posent globalement la question du traitement des franges et des limites : comment définir où commence l'urbain et le rural dans un espace dont les axes de pénétrations sont colonisés progressivement par le périurbain ?

Les itinéraires cyclables et de randonnée apparaissent comme des itinéraires de découverte privilégiés de l'unité.



La qualification des fronts de mer permet de jouer du contraste entre urbain et naturel.

Les enjeux liés au mode d'habiter


Plusieurs éléments de patrimoine constituent des éléments de stabilité du paysage : les communes littorales faisant l'objet d'une ZPPAUP (Batz-sur-mer, La Bernerie-en-Retz, La Baule, Le Croisic, Le Pouliguen, Saint-Brévin-les-pins). Les paysages de bourgs portuaires patrimoniaux (Piriac, La Turballe, Pornic) doivent être par ailleurs confortés.
A la Baule et à St-Brévin, l'enjeu est de préserver les ensembles balnéaires forestiers ainsi que leur qualité urbaine et architecturale. Il s'agit notamment de préserver ou replanter des pins sur les parcelles privatives, et de limiter un trop fort développement du chêne vert, qui a tendance à « stériliser » les sols.

Face à la banalisation l'architecture balnéaire du XIXème siècle (PVC, isolation par l'extérieur, minéralisation/stérilisation des jardins...) l'enjeu est de sensibiliser les nouveaux acquéreurs de ces éléments de patrimoine.

Les nouveaux lotissements résidentiels sont très consommateurs en espace, et participent fortement au mitage de territoire et à l'étalement urbain, qui conduisent à une perte de lisibilité des éléments identitaires du paysage (faciès littoraux, bocage traditionnel...): il s'agit donc comme ailleurs d'enrayer la dynamique actuelle d'étalement urbain et de consommation excessive de l'espace en favorisant la compacité des opérations et en définissant des enveloppes urbaines cohérentes.
Préfailles et La-Plaine-sur-Mer : une limite à l’urbanisation à définirCe mode d'urbanisation se greffe sur les structures urbaines traditionnelles sans tenir compte de leurs spécificités, banalisant ainsi l'espace urbain, mais aussi les lisères entre ville et campagne. L'habitat diffus monofonctionnel est aussi générateur de déplacements et de nouvelles voiries, augmentant la place de l'automobile dans le paysage. L'enjeu est donc d'optimiser le linéaire de voirie en se greffant davantage sur la trame existante, de favoriser la mixité des fonctions, de traiter les lisières et d'adapter les constructions au contexte local (topographie, matériaux, couleurs, modénature).
Des limites à cette urbanisation sont à trouver, notamment entre La Baule et Saint-Nazaire, et autour de Pornic, La Plaine sur Mer ou la Bernerie-en-Retz.
Contenir la diffusion urbaine rétro-littorale à la Morinière, Saint-Michel-Chef-Chef (Source : Les villages et hameaux du Pays de Retz – Diagnostic etSur les secteurs pavillonnaires ni véritablement ruraux, ni urbains, il s'agit d'arrêter les extensions urbaines et favoriser une hiérarchisation des voies (repérage), une diversité de densité urbaines en relation avec les réseaux de transports, une mixité fonctionnelle et des coupures vertes. L'objectif est de poser la question de la création de quartier urbain à partir du tissu pavillonnaire.

Sur les zones rurales ayant subi une forte pression urbaine linéaire, l'enjeu est de parvenir à une meilleure structuration des développements à venir (soit pour retrouver un paysage agricole cohérent soit pour développer un vrai tissu urbain identitaire).
Certains secteurs ruraux présentent déjà des signes visibles d'évolution, d'autres apparaissent comme des territoires de projets, notamment susceptibles de faire subir une mutation au paysage. L'enjeu est sur ces espaces de mener des réflexions pour une structuration sur le long terme qui permettent d'éviter la banalisation des paysages.

Enjeux métropolitains


Entre Saint-Nazaire et La Baule, un vaste espace sous pression et une limite à l’urbanisation à trouver Certains enjeux sont spécifiques à la ville de Saint-Nazaire, comme la rénovation urbaine des quartiers Ouest.
Par ailleurs, ce pôle d'emploi majeur induit des pressions urbaines sur le milieu agricole et naturel qui diffèrent de celles observées sur le reste du littoral. Entre Saint-Nazaire et La Baule, on observe ainsi un vaste espace sous pression : une limite à l'urbanisation doit être trouvée à l'avenir.

Les enjeux liés au tourisme


Au sud, il s'agit de surveiller la qualité paysagère des extensions des campings sous forme de mobile-homes (densité, plantations d'accompagnement...).

Enjeux liés aux activités économiques



La banalisation des paysages d'entrées de ville, constitués de ronds-points routiers et de zones d'activité constitue un autre enjeu prioritaire. Il s'agit de restructurer certaines entrées de villes (comme celles de Saint-Nazaire Ouest) afin de les intégrer à part entière au sein d'une ville multimodale à travers la qualification de l'espace public et la création d'espaces adaptés aux piétons et vélos.

Les zones d'activités bordant la route bleue méritent pas ailleurs un travail de restructuration et d'intégration paysagère.

Enjeux liés à l'espace agricole


Zones de recomposition agricoles : A l'Ouest de Piriac-sur-Mer, entre Pornic et la Bernerie-en-Retz, entre la Bernerie-en-Retz et la D13 (Géoportail)


Il s'agit globalement de contrer la perte de lisibilité des formes traditionnelles (hameaux, bocages, boisements) en limitant le phénomène de mitage, mais aussi de limiter l'enclavement d'espaces agricoles périurbains.
On observe une zone de mutation importante entre Pornic et La Plaine-sur-Mer, impliquant une perte de lisibilité paysagère que seule une action forte de composition permettrait de restaurer.
L'atlas identifie d'autres zones de recomposition où l'enjeu est de maintenir des espaces de respiration et de limiter la pression urbaine, comme sur les secteurs rétro-littoraux de La Baule Escoublac et de la Turballe.

Enjeux liés aux marais salants


La pérennité des paysages de marais salants dépend du maintien de l'activité des salines.
L'équilibre reste à trouver entre exploitation du potentiel touristique et la difficulté d'ouvrir au public des salines exploitées, qui sont avant tout un outil de travail.
Les modes de gestion des salines inexploitées devront être redéfinies en fonction de leur potentiel écologique et économique.
La frange Sud des marais de Guérande constitue une interface sensible. Les bourgs paludiers, autrefois tournés vers les marais, ont désormais tendance à négliger le traitement de ces franges, qui devront être requalifiées (exemple : zones d'activité).

La nouvelle génération de paludiers est tentée par la mécanisation, qui pourrait transformer en profondeur l'échelle des digues, et peut-être des voies d'accès aux marais.