Les marais de la Vilaine

Un paysage de marais ouvert avec des coteaux boisés urbanisés pour horizon


La particularité des marais de Vilaine est qu’ils sont encadrés par des coteaux marqués. Véritable zone de confluence qui dépasse largement les limites départementales, ils se présentent alors tels des cuvettes, correspondant géologiquement à des zones de dépression,  aux abords abrupts occupés par des boisements et habités.
Les bourgs perchés sur le coteau, des repères paysagers forts dans le marais


Les bourgs sont en effet très lisibles et sont de véritables points de repère animant l’horizon du paysage. Les cours d’eau sont accompagnés de prairies humides, utilisées pour le pâturage et pour la production de fourrage, et de marécages. Les coteaux sont en relation directe avec la vallée. Surplombant les zones de marais dans lesquelles se distinguent le cours d’eau, le canal de Nantes à Brest et les douves, ils offrent en effet des vues sur la vallée ainsi que des relations de covisibilités de coteau à coteau. L’habitat implanté sur les coteaux bénéficie donc d’une relation visuelle à la vallée.
Paysage linéaire du canal de Nantes à BrestCette relation est également fonctionnelle puisque le canal de Nantes à Brest emprunte la frange est de la vallée et se distingue par son paysage rigoureux.
Port de plaisance sur le canal de Nantes à BrestAncienne voie commerciale, le canal est aujourd’hui le support privilégié de découverte du territoire par son chemin de halage ou en tourisme fluvial.  Les plateaux se différencient du fond de vallée par leur type de végétation. Ajoncs, fougères, bouleaux, pins en bosquets ou plantés sur les talus bordant les routes. Un maillage à maillage lâche constitué de ragosses dessine des lignes tant sur les coteaux que les plateaux.
Vue hivernale sur les marais de Vilaine


L’habitat peu présent, les étendues d’eau calmes accompagnées des zones humides dégage une ambiance de tranquillité, le mouvement étant apporté par le frémissement de la végétation (roseaux, feuillages).
Activités nautiques dans les vallons secondaires.Ces ambiances spécifiques sont relayées à moindre échelle dans les vallons secondaires qui rejoignent l'axe principale de la vallée. Elles sont refermées par des retenues d'eau qui créent des étangs plus ou moins importants autrefois liés à des moulins à eau et utilisés aujourd'hui comme base de loisirs. Dans la vallée, cette ambiance paisible est renforcée par l'horizontalité et l'amplitude des marais qui donnent au paysage un caractère grandiose. Cette perception peut radicalement changer en période d'inondation où l'étendue d'eau compose un vaste miroir reflétant le ciel les coteaux et les quelques arbres émergeants. Par temps gris, l'ensemble peut prendre des allures inquiétantes mais toujours aussi spectaculaire. Les arbres sont typiques des fonds de vallées (saules, aulnes, frênes, peupliers...). Des alignements de peupliers constituent des écrans visuels qui bloquent parfois les vues. Un maillage bocager constitué d'arbres taillés en têtards correspondant à une taille d'exploitation spécifique pour la production de bois quadrille les marais, sauf celui de la Vilaine en aval beaucoup plus ouvert. L'ensemble de la végétation apporte textures, couleurs, mouvements aux marais avec des variations selon les saisons et les.

L'EMPREINTE HUMAINE


Au XVIIIe siècle, les marais de Redon sont une matrice essentielle du système agraire de la basse vallée de la Vilaine. La construction du canal de Nantes à Brest transforme radicalement la ville de Redon au milieu du XIXème siècle. L'activité du port de Redon atteint son apogée à la fin du XIXème siècle. Réservés aux usages collectifs, ils sont un espace privilégie pour le pacage. La fauche des foins et la pêche complètent ce système d'exploitation.

INFRASTRUCTURES


Carte des réseaux viaires de la sous-unitéL'unité est traversée par le canal de Nantes à Brest, qui a participé au développement de ports et d'échanges commerciaux anciens (Redon, St Nicolas de Redon...).

HABITAT ET ARCHITECTURE


Les sous-sols du sud de l'unité regorgent de schiste, largement, utilisé pour la construction locale, souvent en combinaison avec le grès. On retrouve aussi, des éléments en brique et du pisé. Les couvertures sont uniformément constituées d'ardoise. Sur le plan architectural, l'unité est représentative de l'habitat breton, style pays de la Mée. Schistes et ardoises sombres confèrent à la maison un aspect sévère, rappelant la maison du pays de Rennes. Les habitations adoptent un plan en longueur, regroupant habitations et dépendances au sein du même bâtiment, avec parfois des appentis de part et d'autre de la construction principale. Ce sont les longères caractéristiques de l'habitat rural breton. Le plus souvent, la construction ne présente qu'un seul niveau avec un grenier. On observe un léger exhaussement de la toiture au-dessus des lucarnes, et souvent des linteaux en poutres de bois.
 St-Nicolas-de-Redon au XIXème siècle (source : géoportail.fr : Dessins-minutes originaux de la carte d'Etat-Major établie au XIXème siècle, entre Saint-Nicolas-de-Redon est une ancienne trêve d'Avessac. Après la Révolution, quatre frairies se sont détachées d'Avessac  pour former la commune de  Saint-Nicolas-de-Redon. Le village de Quinssignac, qui date du IXème siècle, est le lieu-dit le plus ancien de Saint-Nicolas-de-Redon. Au XIème siècle, est édifié un prieuré dont la chapelle, sous l'invocation de Saint-Nicolas, devient le centre du bourg de Saint-Nicolas-de-Redon.
st nicolas de Redon (source : géoportail.fr)Le bourg s'est considérablement développé depuis le XIXème siècle, l'urbanisation s'effectuant le long des voies et enclavant des espaces agricoles.
Développement urbain lisible sur les coteaux.


La RD 773 exerce une pression forte sur l'unité, clairement lisible dans le paysage qui se traduit notamment par une urbanisation diffuse sur les crètes de coteau.

Dessins-minutes originaux de la carte d'Etat-Major établie au XIXème siècle, entre 1825 et 1866 / à droite : cadastre actuel)


exemple du développement urbain aux abords de Sévérac-la Normandière, St Gildas de Bois (source : géoportail.fr)