Les marais de Goulaine
Le marais de Goulaine est délimité par des coteaux viticoles qui offrent des points de vue remarquables sur cette dépression marécageuse. Ce qui frappe dans un premier temps, c'est peut-être le contraste fort qui existe entre le paysage viticole très structuré et « aride » et les paysages du marais où l'eau est omniprésente, notamment dans la végétation.
Hormis la présence d'un plan d'eau permanent au Pont de L'Ouen, le marais est inondé l'hiver grâce à la gestion d'ouvrages hydrauliques. En été, il est complètement asséché.
Parmi les immenses prairies à la végétation luxuriante ne sont alors visibles que 'les douves', petits canaux bordés de saules, qui drainent les eaux vers la Loire.
Les paysages sont donc contrastés et changent au fil des saisons. La vigne, qui occupe une place prépondérante jusqu'à la bordure du marais, la culture maraîchère et les châteaux dans l’écrin de leur parc au bord du marais donnent aux paysages un aspect pittoresque. La zone inondable est couverte d'une roselière appelée « rouche » dont le fauchage à la belle saison permet de maintenir la zone humide et de protéger la faune et la flore. Les prairies humides sont bordées de saules. Le bocage environnant est constitué de prairies plus ou moins sèches, encloses de haies où le chêne et le frêne dominent, de mares bocagères, de taillis et fossés. Ces 2 zones sont d'une grande richesse et offrent une diversité floristique et faunistique importante.
Le développement croissant de la strate arborée et notamment des plantations de rideaux de peuplier tendent de plus en plus à refermer visuellement les espaces du marais et de gommer la spécificité de sa cuvette topographique.
L'EMPREINTE HUMAINE
Le marais de Goulaine fut occupé dès la préhistoire.
Aménagé par les marquis de Goulaine à partir du XVIIème siècle, il fut utilisé par les paysans. De nombreux sites témoignent de ce passé comme le château de Goulaine (XVème siècle), le four à chaux du Montru, quelques belles demeures, les ports, ...
Jusqu'au XIXème siècle, les ports sur le marais étaient indispensables pour le transport des marchandises. Le vin récolté dans le pays et mis en barriques était transporté sur les canaux et la Goulaine, puis sur la Loire jusqu'à Nantes. A l'inverse, le marais permettait d'apporter des céréales, ainsi que la pierre calcaire nécessaire pour fabriquer la chaux (voir four à chaux du Montru) et construire les belles demeures.
Le commerce sur le marais a perdu son importance avec la construction des routes et des voies de chemin de fer au XIXème siècle. En 1855, la construction de la digue de la divatte et de portes pour se protéger des inondations ont arrêté la navigation sur le marais.
Aujourd'hui, le site est classé et inclus dans le réseau européen « Natura 2000 ».
HABITAT ET ARCHITECTURE
Le matériau de construction traditionnelle est le granit. Le matériau de couverture utilisé est la tuile canal.
L'architecture locale est de style latin, type charentais. La maison méridionale à un étage de type charentais comporte la plupart du temps un rez-de-chaussée et un grenier auquel on accède ou par un escalier extérieur en pierre, situé en pignon, ou par un escalier intérieur en bois situé face à l'entrée. Le rez-de-chaussée est réservé au cellier ou à la remise, pendant que le logis est au premier étage.
Les murs sont en moellons de granite gris ; la corniche, les encadrements d'ouvertures et souvent les chaînages d'angles sont en pierre de taille ou en brique. La maison est enduite sur sa façade principale au mortier de chaux. Son toit à faible pente est en tuile creuse « tige de botte » avec quelques rangs de pigeonnage ou plus simplement sur le premier et le dernier rang de tuile.