Tendances, évolutions




Cette unité paysagère connaît une mutation urbaine relativement moins rapide et prononcée que dans le reste du département, notamment du fait d'une pression résidentielle faible. En revanche, les paysages agricoles et naturels ont connu une forte évolution au XXème siècle.

L'activité agricole en mutation


L'agriculture de polyculture et d'élevage est traditionnellement forte, mais en est entrée en mutation.

On peut constater une évolution sensible des pratiques agricoles qui a conduit à une mutation lisible du paysage :
- Ouverture du bocage,
- Développement des sièges d'exploitation...

La matrice agricole structurante du paysage s'ouvre et trouve de nouveaux repères comme les éoliennes.
Les éoliennes : un nouveau point d’appel dans un paysage qui s’ouvre


Parmi les facteurs de mutation, sont à noter:
- l'éloignement progressif des centres de décision agro-alimentaires,
- les conséquences de la PAC et les remises en causes des contractualisations publiques.

À la périphérie des bourgs, la périurbanisation au gré des opportunités foncières isole parfois certaines parcelles agricoles. Ces parcelles se trouvent coupées du reste de l'espace rural et leur surface ne suffit plus pour une exploitation devant être rentable. Ces terrains deviennent ainsi des friches agricoles en attendant qu'une nouvelle fonction leur soit attribué (le plus souvent elles sont finalement dédiées à leur tour au développement urbain). On assiste ainsi à la disparition progressive des parcelles agricoles proches de l'urbanisation.

Infrastructures


Le projet de Tram-train Nantes - Châteaubriant emprunte la voie de chemin de fer existante. Des arrêts sont prévus à Abbaretz, Issé et Châteaubriant.Ce projet aura sûrement des incidences sur la dynamique démographique et la pression urbaine sur les communes abritant des stations. Un autre projet devrait avoir des incidences fortes sur le paysage : l'aménagement de la rocade Sud de Châteaubriant dont la mise en service est programmée pour 2011, qui participera à déplacer la limite de l'enveloppe urbaine.

Projets de réaménagement des infrastructures existantes
Les voies de circulation sont confrontées à une augmentation générale du trafic. Elles prennent une importance de plus en plus grande, aussi bien en termes de surface qu'en termes d'impact visuel.

Par ailleurs, de nombreux projets d'infrastructure et notamment des projets de désenclavement et de contournement urbain sont prévus :
- Renforcement de l'axe Laval - Saint-Nazaire classé « liaison stratégique » dans le projet de Schéma Régional d'Aménagement et de Développement Durable du Territoire Régional ( SRADDT) des Pays de la Loire,
- Mise en 2 x 2 de la route RD 771 reliant Châteaubriant à Nozay (en cours)
- Déviation de la commune de Treffieux,
- Mise en 2 x 2 voies de l'axe Bretagne Anjou Rennes Angers (en cours).

L'objectif de mise en service jusqu'à Martigné Ferchaud (à 10 minutes de Châteaubriant) est fixé à 2015. L'étude de faisabilité d'un raccordement en voie rapide de Châteaubriant à cette nouvelle voie express est engagée par le Conseil Général de Loire-Atlantique,
- Contournement Nord de Soudan.
- Amélioration de la RD 771 jusqu'à la limite départementale vers Pouancé.
En parallèle, le développement des réseaux de desserte pour les extensions urbaines se poursuit, et les axes de communication génèrent globalement un développement linéaire du bâti.

Axe de communication générant un développement linéaire du bâti
En recherche d'accessibilité, des activités ainsi que des habitations s'insèrent à proximité des axes routiers, créant des formes linéaires et imposant ainsi de nouvelles règles d'organisation spatiale en rupture avec les formes traditionnelles.

Voies réaménagées mal intégrées au paysage
Les voies de transit ou d’accès aux lotissements créent un paysage linéaire propre. Ce sont souvent d’anciennes voies communales dont l’aménagement paysager s’est limité à un élargissement de l'emprise routière accompagné de mobilier de type routier (dispositifs anti-bruits, glissières, lampadaires, merlons qui masquent le paysage) sans intégration paysagère à l'environnement qu’elles traversent.

Développement des réseaux pour les extensions urbaines
Les extensions urbaines impliquent la construction de nouvelles infrastructures afin d'accorder le nouveau tissu bâti aux réseaux : routier, électrique, d'eau, d'assainissement ou téléphonique. Quand les voies traversent les bourgs et les villages, elles sont confrontées aux tissus urbains existants qui sont souvent peu appropriés à une telle utilisation de la voiture et à un partage modal entre différents usagers (piétons, vélos, voitures, poids lourds...)

Évolution urbaine


Lotissement à AbbaretzMalgré une dynamique démographique faible, l'unité paysagère subit cependant une pression manifeste à la périphérie des bourgs du fait de l'augmentation des besoins en logements (diminution globale du nombre de personnes par logement liée au vieillissement et à l'évolution des mœurs). Comme ailleurs, les extensions urbaines se traduisent le plus souvent par des lotissements composés de maisons individuelles. Ces maisons entourées de jardins et en retrait des voies contrastent fortement avec les groupements de l'habitat traditionnel comme les centres bourgs où les hameaux. Cette urbanisation consommatrice d'espace se situe en continuité des bourgs et hameaux préexistants, aux franges urbaines souvent exposées au paysage.
On observe notamment un développement notable de la commune de Châteaubriant.

Par ailleurs, les bourgs de l'unité ont souvent attaché une grande importance à la qualification de l'espace urbain identitaire : requalification des voies, des placettes, de l'espace commercial...

La pression urbaine devrait augmenter en fonction des projets d'infrastructures qui contribueront à « rapprocher » le territoire de l'agglomération nantaise.

Le développement urbain et sa traduction spatiale dans l'unité


Châteaubriant cadastre 1913


Châteaubriant en 1913
Châteaubriant cadastre 2010


Châteaubriant en 2010

Sion-les-Mines


Sion-les-Mines - cadastre 1954Sion-les-Mines a connu une croissance urbaine forte en forme d'étoile après la seconde guerre mondiale.

Sion-les-Mines - cadastre 1954

Moisdon-la-rivière


Simulation du paysage de Moisdon-la-Rivière – d’après relevé de 1854


Le village présente une structure de bourg dense, de forme étoilée. Il est entouré d'un plateau bocager.
Simulation du paysage de Moisdon-la-Rivière – d’après relevé de 1950


Le bourg se développe en épaisseur, et le bocage s'ouvre progressivement.
Simulation du paysage de Moisdon-la-Rivière – 2010


Le plateau est désormais ouvert. L'ouverture des paysages rend davantage lisible la topographie et l'hydrographie. L'étalement urbain se poursuit. Un effort important de qualification de l'espace public des bourgs est effectué.

Changement du type d'architecture


Exemple d’extension respectueuse de l’implantation traditionnelle du bâti, mais juxtaposant plusieurs types d’architectures


La nouvelle typologie, s'inspirant de formes architecturales contemporaines, crée un nouveau langage architectural qui, malheureusement, ne correspond plus à l'architecture ventriculaire. Il s'agit plutôt d'une banalisation et d'une répétition des formes déjà vues à l'échelle nationale ou même européenne.
L'habitat traditionnel associant une unité d'habitation, des dépendances et comportant une ou plusieurs caves est désormais remplacé par une maison individuelle accompagnée d'un garage.
Il est à noter que le schiste est parfois repris dans des projets contemporains, marquant ainsi une volonté de s'ancrer dans l'identité du territoire.

Les extensions agricoles sont souvent particulièrement visibles dans le paysage : bâtiment d'habitation aux enduits clairs, bâtiments d'exploitation au profil davantage « industriel »...

Économie


ParkingLes nouveaux espaces aménagés pour entreprises ont globalement un impact visuel fort.
On observe l’émergence de nouveaux types d’architecture : des bâtiments uniformes de formes rectangulaires.
Dans les zones commerciales, les grandes surfaces de stationnement soulignent la monumentalité de l'architecture.
Exemple de parking réalisé en partie en espace enherbé perméable.


Cependant on observe une tendance à mieux réfléchir l'intégration paysagère de ces zones.
Zones d’activités de Chateaubriand repérées en violet sur la carte IGNLes zones d'activités existantes et en projet (22 ha en projet) se concentrent aux abords de Châteaubriant et notamment en entrée de ville sud.
Le paysage de cette entrée de ville est peu structuré, les activités implantées étant juxtaposées les unes aux autres sans réel travail sur les lisières entre zones d'activité et campagne, sur les clôtures ou sur les covisibilités. Le projet de rocade sud devrait renforcer le développement à vocation d'activité au sud.

De nouveaux repères dans le paysage


Industrie


Les silos agricoles et tours industrielles sont eux aussi fortement lisibles, dans ce paysage de plus en plus ouvert
De nombreux projets d'éolienne sont prévus sur le territoire, déjà fortement marqué par de petits alignements d'éoliennes.