Ce plateau, profondément incisé par les méandres de la Sèvre, fait véritablement la transition entre les paysages urbains de l'agglomération nantaise et les paysages viticoles plus à l'ouest. Le fort étalement urbain à la fois pavillonnaire et d'activités qui caractérise cette sous-unité a trouvé rapidement les limites des vignobles protégés par l'appellation d'origine contrôlée. Cela se traduit par un paysage de clairières viticoles (parfois accompagnées de zones maraîchères) frangées par des fronts boisés ou pavillonnaires.

Le fort développement pavillonnaire de cette sous-unité a progressivement refermé ce paysage très ouvert à l'origine en développant un réseau viaire particulièrement labyrinthique. La multiplication des franges urbaines pousse à son paroxysme le système du "vivre à la campagne" en composant aujourd'hui un paysage hybride qui n'est ni viticole, ni urbain mais qui noie les éléments patrimoniaux comme les anciens hameaux et les folies nantaises dont le parc a souvent été rogné au bénéfice de l'urbanisation. Certains de ces quartiers relativement anciens montrent le visage de ces zones pavillonnaires au terme de la croissance des végétaux implantés pour agrémenter les jardins: ces derniers souvent surdimensionnés pour l'espace du jardin composent aujourd'hui une sorte de forêt horticole qui se distingue nettement dans le contexte paysager.

Traversée depuis longtemps par des axes d'entrée majeurs dans l'agglomération nantaise, cette sous-unité est marquée aujourd'hui par des voies larges à grande circulation jalonnées par d'importantes zones d'activités. Laissant une place prédominante à la voiture, ces zones participent pleinement à l'étalement et composent un paysage aujourd'hui banal d'entrée de ville où s'emboitent les volumes bâtis émaillés d'enseignes et de panneaux publicitaires. Dans quelques rares cas, la voie de desserte principale a fait l'objet de traitements paysagers plus qualifiants.

Dans les années 80, cette sous-unité aurait très certainement été incluse dans l'unité voisine des paysages viticoles du terroir du muscadet. Cependant, la convergence d'axes majeurs (autoroute, voie rapide Nantes Cholet, périphérique) a accéléré le développement urbain dans la continuité de l'agglomération nantaise. Ces territoires sont d'ailleurs d'autant plus attractifs qu'ils offrent un contexte paysager viticole original et le cadre unique de la vallée de la Sèvre dont les coteaux se sont très rapidement ourlés de grandes propriétés joignant les parcs des nombreuses folies.

Véritable rupture dans le paysage de plateau, la vallée de la Sèvre développe son propre paysage d'anciennes pâtures inondables accompagnant les méandres de la rivière entre les parois abruptes des coteaux rocheux et boisés. Ces pâtures drainées par de larges fossés ourlés de haies de frènes se ferment progressivement, soit par manque d'entretien, soit par le développement de peupleraies. Le cours de la vallée est rythmé par les biefs et moulins à eaux, les folies et anciens moulins qui dominent le paysage, ainsi que les hameaux anciens qui s'accrochent par des rues étroites aux pentes des coteaux. Même si le paysage du fond de vallée se referme, il offre un espace de respiration indéniable et de qualité dans le tissu urbain et articule de nombreux espaces de loisirs. Comparativement aux espaces du plateau, le fond de vallée contraste non seulement par sa topographie mouvementée mais aussi par les dimensions patrimoniales qui s'y expriment.

Les clairières viticoles ouvrent souvent largement le paysage en le rythmant par la forte saisonnalité des rangs de ceps (sombres clous plantés régulièrement dans le sol brun l'hiver, ils frémissent du vert tendre des feuilles au printemps pour se couvrir d'un manteau doré à l'automne). Ce tapis végétal uniforme parfois animé de cultures, souligne les faibles ondulations du relief et laisse clairement apparaître les franges boisées ou urbaines qui l'encadrent dégageant sur les points les plus hauts de longues perspectives sur l'horizon urbain de l'agglomération nantaise.