Tendances, évolutions


Changement du type d'architecture


La nouvelle typologie, s'inspirant de formes architecturales contemporaines, crée un nouveau langage architectural qui, malheureusement, ne correspond plus à l'architecture vernaculaire. Il s'agit plutôt d'une banalisation et d'une répétition des formes déjà vues à l'échelle nationale ou même européenne.
L'habitat traditionnel associant une unité d'habitation, des dépendances et comportant une ou plusieurs caves est désormais remplacé par une maison individuelle accompagnée d'un garage.

LE DEVELOPPEMENT URBAIN ET SA TRADUCTION SPATIALE DANS L'UNITE


Jusqu'au XIXème siècle les paysages ruraux présentent une plus grande diversité qu'actuellement : des coteaux viticoles, un plateau bocager, cultivé ponctué par un système lande / forêt, une implantation du bâti qui s'articule autour des vallées...
Aujourd'hui, l'activité viticole n'est plus représentative, et les ensembles bocagers et forestiers sont en voie de déstructuration. Le relief reste cependant un élément déterminant du paysage, structurant notamment les développements urbains.

Une pression urbaine importante


Extension urbaine sur le val du Havre au niveau d’Oudon


L'unité paysagère subit une pression à la périphérie des bourgs et notamment au sud de l'unité, avec une diffusion de l'habitat et des activités depuis les bourgs ligériens vers le Nord, en direction de la D 723 puis de l'A11.
Les extensions urbaines se traduisent le plus souvent par des lotissements composés de maisons individuelles. Ces maisons entourées de jardins et en retrait des voies contrastent fortement avec les groupements de l'habitat traditionnel comme les centres bourgs où les hameaux.
Cette urbanisation consommatrice d'espace se situe en continuité des bourgs et hameaux préexistants, aux franges urbaines souvent exposées au paysage. On observe notamment un développement sur les crêtes des vallons secondaires (exemple du val du Havre au niveau d'Oudon).

Évolution du paysage autour de Le Cellier et Saint-Mars-du-Désert entre 1850 et aujourd'hui




En 1850, on retrouve en bord de Loire un paysage constitué du bourg en promontoire et de coteaux viticoles. Une zone de landes borde en lisière la forêt du Cellier. Dans l'arrière-pays, on retrouve un réseau bocager dense et des bourgs traditionnels compacts.
De nos jours, le bourg s'est développé fortement en revers de coteaux, notamment du fait de l'implantation de la route nationale, qui a induit une forte pression urbaine. De nouveaux boisements sont venus fermer les paysages de vallons.
De nouvelles zones horticoles apparaissent sur les coteaux.
L'autoroute est venue constituer une rupture paysagère forte. La lande a disparu, tandis que le boisement a été progressivement mité. La maille bocagère est désormais éclatée, du fait d'une diffusion urbaine importante, ainsi que des remembrements effectués. Le paysage ainsi reconstitué est beaucoup plus ouvert.
Paysage actuel autour de Le Cellier et Saint-Mars-du-Désert


Ancenis


Ancenis en 1947La ville s'est étendue le long de la Loire, dans un endroit dépourvu d'îles. Les voies qui traversent la ville suivent principalement deux axes : l'axe de la Loire (axe Est/Ouest), et un axe Nord-Sud de rayonnement vers les villages voisins.
La carte de Cassini montre l'orientation privilégiée du domaine viticole sur les coteaux nord de la Loire. Le dessin des coteaux souligne l'importance du réseau hydrographique et des zones humides : marais, prés pâturés. La structure géométrique du domaine de la Guere apparaît clairement.
Plus au nord, la lande se développe sur les plateaux. Les abords des ruisseaux sont assez dégagés, ce qui témoigne d'une implantation privilégiée des fermes et des hameaux.
Le cadastre de 1856 et la carte de localisation des vignobles de 1852 témoignent de l'importance du domaine viticole aux abords de la ville d'Ancenis, principalement sur les coteaux de la Loire (orienté au sud). Quelques domaines s'étalent le long des affluents de la Loire. De grands prés mouillés et des marais longent les affluents de la Loire, avec pour effet l'inconstructibilité des terres. De nombreux chemins permettent de sillonner le territoire. En revanche, peu de boisements sont à remarquer, hormis sur le domaine du château de la Guere. Le reste sert essentiellement à la culture (élevage principalement).
Dans les années 50, les nouvelles constructions se massent le long des axes principaux, c'est-à-dire vers le Nord. L'emprise sur le territoire est plus diffuse. La Loire, autrefois passage privilégié pour le transport et la communication, est délaissée au profit de la route nationale qui relie Angers et Nantes.
Les cartes postales récentes montrent un paysage ouvert avec quelques linéaires boisés très structurés, qui semble s'ouvrir davantage au fur et à mesure qu'on s'éloigne du village. Les bords de Loire sont pâturés, les haies sont entretenues en têtard et délimitent des parcelles agricoles très géométriques. Les abords du bourg sont occupés par des vergers.
Les photos et plans récents montrent que le territoire a subi de profondes mutations depuis les années 50. Hormis le cœur historique, l'espace urbain forme une trame discontinue qui suit les axes routiers principaux : la construction de l'autoroute A11 a orienté le développement de la ville vers le Nord, et favorisé la déconnexion de celle-ci avec la Loire, tandis qu'un étalement Est/Ouest prononcé suit la N 23. Un espace industriel et commercial s'est formé à l'est de la ville, selon un axe Nord/Sud.
Le bocage tend à disparaître à grande vitesse, au profit de l'élargissement des parcelles. Ce constat est plus important au fur et à mesure qu'on s'éloigne des zones construites et des vallées pour aller sur le plateau. Les remembrements des années 1968 ont participé à la disparition progressive de haies, comme l'indique le cadastre de 1969 de Mésanger/Pouillé-les-Côteaux.

Ligné


Un bocage dense dans les années 50  (archives départementales de la Loire Atlantique)Le bourg se situe à flanc de coteaux d'un affluent de l'Erdre, le Ruisseau de la Marquerie. D'après la carte de Cassini, les environs semblent bordés de lande avec parcimonie.
Les cadastres de 1853, 1887 et 1913 montrent, de même que pour Le Cellier, une situation stable. Les parcelles morcellent le territoire : on voit distinctement des bandes de prés mouillés / marais autour desquels s'intercalent des micro-boisements et des vignobles. Les parcelles sont assez grandes mais ont des formes complexes, en particulier aux alentours des hameaux, tandis qu'elles sont clairement géométriques lorsqu'on arrive près des limites communales.
L'arrivée du chemin de fer est indiquée sur le cadastre de 1887. Le bocage reste un élément structurant du XXe siècle. De larges parcelles sont délimitées par des linéaires « en touffe », mais semble déjà indiquer une légère régression.
Ces dernières décennies, le village s'est développé en étoile, au gré des extensions pavillonnaires le long des voies existantes ou par poches de lotissements. Le parcellaire pavillonnaire se distingue nettement de celui du bourg, avec de grandes parcelles de forme similaire..
Le territoire communal a essentiellement une vocation agricole, à laquelle se couple une vocation résidentielle pour le centre-bourg. Le peu de bocage qui reste est en voie de disparition (comparaison IGN/orthophoto).

Saint-Mars-la-Jaille


Saint-Mars-la-Jaille est un village situé sur les coteaux de l'Erdre. Les plateaux qui le surplombent sont recouverts de landes (carte de Cassini). On retrouve à cette époque de grands boisements au Nord/Ouest et au Sud-Est de la commune, en-dehors des limites communales.
Les cadastres de 1853, 1887 et 1913 sont peu différents les uns des autres : ils montrent, de même que pour les autres villes étudiées, une relative stabilité en ce qui concerne le paysage. Les landes ont été défrichées et ont laissé la place à de grandes parcelles géométriques. Les zones humides (prés mouillés, marais) longent les bords des rivières et des affluents. L'arrivée du chemin de fer se fait entre 1853 et 1887. On peut observer que la forêt est plus structurée à partir du XXe siècle, de par une organisation en parcelles rectilignes. L'une des routes montre une restructuration sur le cadastre de 1887.
Un boisement reste inchangé, à proximité directe du bourg. Il s'agit d'un ancien domaine, dont la structure, très géométrique, est parfaitement visible et se situe dans le prolongement de la rue principale de la ville.
Aujourd'hui, les différents documents montrent que la situation foncière, différente d'un département à l'autre, (Saint-Mars-la-Jaille se situe à la limite entre la Loire-Atlantique et le Maine-et-Loire), a peu d'effet sur le paysage. En effet, les parcelles cadastrales sont très resserrées dans cette partie du Maine-et-Loire, mais l'état apparent montre qu'il s'agit de grandes surfaces agricoles.
Le village s'est fortement étendu. Au Sud, une zone industrielle et commerciale, ainsi que des équipements sportifs, occupent une emprise importante. Au Nord, les développements résidentiels montent le long des coteaux.
Les bords de la forêt située au Sud-Est de Saint-Mars-la-Jaille témoignent de l'extension en cercles concentriques de l'emprise des villages.
La comparaison du cadastre de 1971 et de cadastres plus récent montre qu'il y a eu remembrement. Les principaux développements sont d'ordre résidentiel (pavillonnaire), essentiellement à l'est du bourg.
Le paysage s'ouvre peu à peu de par la disparition progressive des haies. Encore présentes, celles-ci montrent de nombreuses trouées, comme en témoigne les prises de vues aériennes.

Le Cellier


La carte de Cassini montre que la ville de Le Cellier s'est développée le long de la Loire, encadrée par deux vallées principales. La route principale longe la Loire en traversant le plateau au Nord de la Loire. La Forêt du Cellier occupe une emprise importante au nord de la ville. Elle est entourée de lande.
Les hameaux et fermes sont principalement localisés sur les coteaux des affluents de la Loire.
Le cadastre de 1853 montre que le domaine viticole est important sur la commune. Les parcelles sont relativement fines et découpées, mais elles s'agrandissent et se géométrisent plus nettement au fur et à mesure qu'on s'éloigne du centre du village. Les habitations ne sont pas groupées. À l'est de la forêt du Cellier, les boisements sont remplacés par des parcelles agricoles, grandes et géométriques.
Les cadastres de 1887 et de 1913 montrent peu de changements. Vignes, parcellaire, habitat restent stables. Seule, la forêt du Cellier est grignotée par l'agriculture, accentuant son aspect géométrique. Un changement majeur apparaît cependant, avec l'apparition de la voie de chemin de fer au nord du village.
Les cartes postales et photographies anciennes permettent de se faire une idée du paysage au milieu du XXe siècle. Les linéaires de haies habillent le paysage des coteaux qui descendent vers les rivières lorsque ceux-ci ne sont pas recouverts de boisements. De nombreuses vignes forment un motif paysager conséquent. L'agriculture se fait principalement sur les plateaux, les parcelles étant orientées perpendiculairement à la vallée.
Les photos aériennes récentes témoignent de l'évolution depuis le début du XXe siècle. Le territoire s'est fortement géométrisé, structuré par l'autoroute A11, la nationale 23, le chemin de fer. Depuis ces vues, il apparaît difficile de distinguer le village historique dans le foisonnement des constructions qui, partant des hameaux existants, le bordent à moyenne échelle.
La vallée dans laquelle s'est inscrit ce village (affluent de la Loire) est cependant encore lisible par les boisements qui jalonnent les coteaux. Le linéaire de haie est encore particulièrement présent et dessine une trame importante.
À ce niveau, la différence de structuration de l'espace entre le Nord-Loire et le Sud-Loire est particulièrement remarquable.

L'activité agricole en mutation


Photo de maraîchages au Cellier


L'activité viticole a progressivement disparu et se maintient encore un peu au sud-ouest d'Ancenis. L'unité est dominée aujourd'hui par l'élevage, principalement de viande bovine.
Le bocage a fortement évolué, et l'ouverture des paysages a participé à la « mise à nu » des nouvelles franges urbaines, peu valorisées, mais aussi des bâtiments agricoles, dont l'architecture se rapproche aujourd'hui de celle de bâtiments d'activité industrielle.
Dans l'ensemble, de plus en plus de nouveaux espaces sont arrachés aux terres agricoles, afin de devenir constructibles et ainsi accueillir les logements et les activités. Cependant l'implantation des nouvelles extensions urbaines peut souvent compromettre l'activité agricole.
À la périphérie des bourgs, la périurbanisation au gré des opportunités foncières isole parfois certaines parcelles agricoles. Ces parcelles se trouvent coupées du reste de l'espace rural et leur surface ne suffit plus pour une exploitation devant être rentable. Ces terrains deviennent ainsi des friches agricoles en attendant qu'une nouvelle fonction leur soit attribué (le plus souvent elles sont finalement dédiées à leur tour au développement urbain). C'est ainsi que le paysage traditionnel se délite progressivement au profit de l'urbanisation.
Sur les coteaux de la Loire, le maraîchage se développe désormais.

Infrastructures


Entrée de ville St Mars-la-JailleL'A11 donne une forte lisibilité dans le paysage aux vallons secondaires perpendiculaires à la Loire, mais aussi aux extensions urbaines récentes dominant ces vallons. Les évolutions du paysage sont donc particulièrement sensibles depuis cet axe.
La N23 est quant à elle un vecteur de diffusion urbaine ; à ses abords, le paysage tend à se banaliser et à perdre ses caractéristiques propres.

Projets de réaménagement des infrastructures existantes


Les voies de circulation sont confrontées à une augmentation générale du trafic. Elles prennent une importance de plus en plus grande, aussi bien en termes de surface qu'en termes d'impact visuel.
Parmi les projets majeurs susceptibles d'avoir une incidence directe et indirecte sur les paysages, nous pouvons citer :
- Le doublement de la voie de la liaison Ancenis - Savenay (D164), projet de « liaison structurante » en contournement de l'agglomération nantaise,
- À l'échelle de l'agglomération d'Ancenis, création d'un contournement Ouest et d'un nouveau franchissement de la Loire à l'Est de la ville.

Axe de communication générant un développement linéaire du bâti


En recherche d'accessibilité, des activités ainsi que des habitations s'insèrent à proximité des axes routiers, créant des formes linéaires et imposant ainsi de nouvelles règles d'organisation spatiale en rupture avec les formes traditionnelles.

Voies réaménagées mal intégrées au paysage


Les voies de transit ou d’accès aux lotissements créent un paysage linéaire propre. Ce sont souvent d’anciennes voies communales dont l’aménagement paysager s’est limité à un élargissement de l'emprise routière accompagné de mobilier de type routier (dispositifs anti-bruits, glissières, lampadaires, merlons qui masquent le paysage) sans intégration paysagère à l'environnement qu’elles traversent.

Développement des réseaux pour les extensions urbaines


Les extensions urbaines impliquent la construction de nouvelles infrastructures afin d'accorder le nouveau tissu bâti aux réseaux : routier, électrique, d'eau, d'assainissement ou téléphonique.
Quand les voies traversent les bourgs et les villages, elles sont confrontées aux tissus urbains existants qui sont souvent peu appropriés à une telle utilisation de la voiture et à un partage modal entre différents usagers (piétons, vélos, voitures, poids lourds...)

Economie


Batiments d'activité à  AncenisLe développement économique se concentre aux abords d'Ancenis, de l'aéroport et de l'échangeur avec l'A11. Le paysage actuel est peu structuré, les activités implantées (logistique notamment) étant juxtaposées les unes aux autres, sans réel travail sur les lisières entre zones d’activité et campagne ou sur les clôtures.
Le développement du pôle Ancenis/Saint Herblon/ Saint Géréon/Mésanger, devrait se poursuivre dans les années à venir.
Par ailleurs, des pressions importantes sont à prévoir à l'est de l'unité, aux abords de Varades, secteur qui correspond à une des zones d'intérêt départemental (ZID) définies par le Conseil Général de Loire Atlantique (environ 150 ha).
Le pôle de Saint-Mars-la-Jaille, structuré autour de l'industrie agro-alimentaire, sera lui aussi certainement appelé à se renforcer, mais son éloignement des grands axes devrait limiter son développement.