L'agglomération nantaise

Ambiances urbaines de quartiersGrands ensemblesParcs paysagers et châteauxEtalement urbain pavillonnaireInfrastructures marquantesMaraîchage et cultures hors solVallées encaisséesUrbanisme contemporainZones d'activités
Mi-Carême à Nantes, Jules Ponceau, 1928, © Musée d'Histoire de Nantes« Je n'avais pas fait vingt pas à la suite de l'homme qui portait ma valise que je reconnût une grande ville. » Stendhal
Ambiances paysagères de l'unité


Un vent frais s'engouffre dans les rues, encore iodé des embruns et parfumé par la verdure des vallons ; il porte avec lui le bruit de la ville, de ses circulations et de ses activités. La cloche du tramway tinte au loin et résonne entre les grandes tours d'habitations des grands ensembles. L'univers minéral du labyrinthe des rues est jalonné d'arbres et de petits squares qui redonnent une autre échelle à la ville. A l'intérieur des îlots urbains l'ambiance est encore plus calme: une enfilade de jardins potagers ou d'agrément souvent séparés de murs de schiste, composent une mosaïque verte intimiste, préservée et calme qui contraste avec la façade de la rue. L'ambiance de l'unité est urbaine avant tout: un paysage de quartiers qui ont poussé au rythme des bonds économiques nantais. Ainsi se juxtaposent entre les vallées affluentes de la Loire et de l'Erdre les pans de ville accrochés au territoire par des agrafes d'activités. Enceinte dans son récent périphérique, la ville de Nantes fait déborder ses paysages au-delà de la première couronne repoussant sans cesse la ceinture maraîchère plus loin. Ville carrefour, l'agglomération nantaise concentre les modes de déplacement par la même occasion les moyens de découvrir ses paysages. Si la trame routière prédominait encore jusqu'à la dernière décennie, la mise en place de nouveaux transports publics urbains (tramway, busway, bateau bus, pistes cyclables...) a non seulement transformé le paysage des rues en reconfigurant les espaces publics mais aussi donné un nouveau rythme de perception plus lent de la ville donnant à voir ses détails.
Les éléments terre


Ancien port d'attache du commerce maritime transatlantique, Nantes garde encore aujourd'hui la marque végétale de son rôle d'acclimatation des plantes venues notamment des Amériques. Forts de cette tradition, les alignements, les parcs et jardins de la ville présentent ainsi une palette végétale variée et de sujets exotiques parfois très anciens. Si les sols de la ville sont avant tout minéralisés et artificiels, la périphérie présente encore des lambeaux de zones humides, de vignes, de prairies bocagères et de parcelles maraîchères.
Matières architecturales


Dans sa mosaïque de quartiers, l'agglomération nantaise révèle une véritable richesse architecturale alliant à la fois le bâti patrimonial historique et les anciens cœurs de bourgs ou hameaux aux formes plus contemporaines de l'habitat ouvrier, des grands ensembles et des écritures architecturales modernes dans les nouveaux quartiers. Les matières varient avec les époques. Si l'on retrouve encore des murs de schiste et des enduits sablés avec des détails de briques (l'architecture traditionnelle joue du contraste entre le clair des façades et l'obscur des toits d'ardoises) les matériaux contemporains et les couleurs donnent aujourd'hui une lecture plus riche mais aussi plus hétérogène du bâti.
Infrastructures et économie


Si la confluence fluviomaritime a été à l'origine de l'essor historique de Nantes, l'agglomération se dessine sur une trame viaire importante et de bouclages routiers successifs dont le plus imposant, le périphérique, dessine son propre paysage de merlons boisés et d'échangeurs. Si les anciens axes historiques sont aujourd'hui colonisés par d'importantes zones d'activités, les boulevards intérieurs ont fait l'objet d'importantes mutations liées à l'arrivée du tramway et aux couloirs de bus. Le piéton retrouve progressivement une place de plus en plus prépondérante en ville.
Les formes de l'eau


Si l'eau est déterminante dans la fondation de la ville, elle apparaît cependant contraignante pour son extension. Les vallées (Cens, Chézine, le Gesvres) se distinguent encore par leurs ambiances sauvages, mais à l'arrière de la ville le plus souvent. Elles sont mises en spectacle par les parcs de châteaux qui les jalonnent. En fait, l'eau est contrôlée dans la ville. Elle en propose un reflet métallique dans les fontaines et les plans d'eau dessinés des parcs et jardins.