Prospective, enjeux

La sensation aujourd'hui d'un territoire en patchwork à recoudre induit des enjeux de remodelage de ce paysage composite. Cette mosaïque, joignant par de grosses infrastructures de petits morceaux de paysages dont certains gardent l'authenticité du siècle dernier et les marques de nos paysages contemporains, contribue à nous perdre dans un labyrinthe qui est à la fois urbain et rural. La qualité de l'ensemble tient à un juste équilibre qu'il faudra sans doute infléchir pour reconstituer des plans plus lisibles et fonctionnels de l'espace. Entre les lignes haute tension, l'aéroport, les routes à grande vitesse et les zones d'activités, le paysage sonore nous rappelle qu'on arrive au bout du modèle de « vivre à la campagne » et que la composition d'un nouveau paysage doit redonner un sens de lecture valorisant tous les atouts de ce territoire.
L'unité paysagère révèle des enjeux relativement complexes du fait de son caractère composite qui multiplie les phénomènes de franges et donc les enjeux de mutations qui s'y expriment fortement que ce soit sur les espaces urbains, ruraux, naturels ou les infrastructures.
Les enjeux liés au mode d'habiter

L'un des principaux enjeux sur ce territoire est d'endiguer la consommation excessive de l'espace. L'étalement urbain doit nécessairement trouver des limites intangibles pour préserver les espaces agricoles ou naturels rélictuels.
Les enjeux urbains concernent également la recherche de modes d'habiter qui soient plus respectueux des structures traditionnelles (sans tomber dans le pastiche, notamment en ce qui concerne l'intégration architecturale, le manque de repères (Intégration des éléments existants en s'assurant de leur pertinence) et le soin apporté à des espaces publics de qualité fonctionnels pour tous les modes de déplacement. C'est d'autant plus primordial que l'habitat diffus est générateur de déplacements notamment automobiles (avec toutes les conséquences que cela induit sur le paysage)
Zone de recomposition urbaine du tissu pavillonnaire

Il s'agit donc comme ailleurs d'enrayer la dynamique actuelle d'étalement urbain et de consommation excessive de l'espace en favorisant la compacité des opérations et en définissant des enveloppes urbaines cohérentes.
Zone de structuration

Ces zones rurales ayant subi une forte pression urbaine linéaire, nécessitent aujourd'hui de poser la question d'une structuration des développements à venir (soit pour retrouver un paysage agricole cohérent, soit pour développer un vrai tissu urbain identitaire).

La maîtrise de l'étalement urbain tant dans sa densité que dans sa diversité devra permettre de préserver la qualité des clairières viticoles avec pour objectif d'assurer des continuités paysagères et écologiques au travers de bandes boisées. La qualité des franges sera maintenue si les entités paysagères distinctes sont maintenues et si les fronts urbains ou boisés s'expriment de manière suffisamment homogène.
Les zones de mutations

Les secteurs sud, sous l'influence de l'axe Est Nantes-Paimboeuf et des projets de réseaux routiers majeurs comme le contournement sud de Grandlieu montrent les signes d'un développement urbain qui manque de cohérence par rapport au contexte paysager. L'enjeu est donc d'y mener des réflexions afin de restructurer le paysage sur le long terme et ainsi d'éviter une extension des caractères anthropiques et composites de cette unité vers les unités voisines.
Une autre zone de mutation des paysages est celle liée à l'avenir de la zone aéroportuaire et des infrastructures associées du fait du projet d'aéroport de Notre-Dame des Landes, au nord de l'agglomération, qui devra générer une réflexion prospective intégrant la problématique de recomposition du paysage de la plateforme actuelle.
Enjeux liés aux infrastructures et déplacements

L'ancienne route reliant Bouguenais au Pellerin revêt des enjeux de structuration de la voie comme limite paysagère valorisant des alternances urbain/rural et ménageant à la fois des vues sur le plateau et sur les contreforts de la Loire.

Sites à enjeux

De manière plus confidentielle, les vallons secondaires d'intérêt doivent être préservés dans la mesure où ils portent souvent un enjeu de coupure urbaine.
Les éléments discordants recensés dans le paysage (comme les carrières ou certains échangeurs) nécessitent une réflexion particulière pour les résorber tout comme les vecteurs de mutation et de pression sur le paysage qui devront faire l'objet d'études spécifiques.
Enjeux sur l'espace agricole
La recomposition des espaces agricoles

Zone de stabilité agricole

Zone de mutation agricole

Enjeux concernant les espaces naturels
Zone de recomposition paysagère des sites naturels

Zone de structuration agricole
Les zones agricoles en phase de fermeture (friche ou boisement) revêtent sur les franges urbaines de forts enjeux de structuration (redéveloppement agricole ou constitution d'une forêt urbaine) pour maintenir une coupure d'urbanisation et assurer des continuités écologiques et paysagères.
Les zones de stabilité naturelle
Les boisements d'intérêt majeur qui constituent des limites stratégiques de l'unité paysagère sont d'une manière générale à préserver. Ils peuvent d'ailleurs déjà faire l'objet d'une protection stricte ce qui pose par ailleurs la problématique de leur gestion afin d'assurer leur pérennité sur le long terme.