Prospective, enjeux


Les enjeux liés au patrimoine et à la mémoire collective : conforter l'identité du cœur de ville


Conforter l’identité du cœur de ville


Le patrimoine de Nantes est identitaire pour l'ensemble de l'agglomération, voire de la Loire-Atlantique.
PSMV (source : http://www.PLU.Nantesmetropole.fr) Le plan de sauvegarde et de mise en valeur protège efficacement le patrimoine remarquable et ordinaire. Il revient à l'architecte des bâtiments de France d'imposer les prescriptions nécessaires à l'inscription de projets architecturaux dans le tissu existant. L'unité compte par ailleurs un site inscrit, le quartier du Pilori, tous travaux devant y faire l'objet d'une déclaration à l'architecte des bâtiments de France.
Sur les secteurs en renouvellement urbain, l'enjeu est de faire en sorte que le paysage urbain traduise sous une certaine forme l'inconscient collectif, sans gommer trop brutalement les rapides évolutions du tissu d'activité notamment.
Il s'agit de jouer sur les symboliques, de réutiliser certains signes du passé (patrimoine choisi), mais aussi de réinventer un vocabulaire urbain qui emprunte au passé des notions d'échelle, de modénature ou de matériaux.
L'enjeu est aussi d'amorcer une transition vers des mutations ultérieures ; Le paysage de l'île de Nantes sera peut-être amené à évoluer de nouveau dans quelques dizaines d'années, lorsque les chantiers auront disparu des mémoires.

Gérer de nouvelles identités urbaines en façade ligérienne


Projet Malakoff  (Source : facebook)


La zone de recomposition du tissu urbain autour de la gare, d'Euronantes et du quartier Malakoff soulève des enjeux de gestion de ces nouvelles identités urbaines dans leur rapport à la Loire et aux rives opposées.
Ainsi, le projet du quartier Malakoff ne met-il pas encore suffisamment en valeur la façade ligérienne.

Préserver la qualité des coteaux


Schéma : Des jeux de covisibilité importants entre les coteaux opposés de la Loire


Le tissu urbain est fortement structuré par le relief.
La requalification de certains coteaux de la Loire a créé parfois des décalages entre rives opposées, et mis en scène des jeux de contrastes. A l'avenir, un traitement paysager de ces rives pourra être envisagé.
L'étagement du bâti impose de respecter une composition d'ensemble afin de garantir une qualité de perception des franges urbaines qui marquent l'horizon sur les paysages ligériens. Les sites concernés sont le promontoire de la butte Sainte Anne, le front urbain sud de Bouguenais, Rezé, et les coteaux boisés de l'Erdre.

Enjeux liés aux infrastructures et déplacements


La mis en service la ligne numero 5 (Chronobus), définira un nouveau vecteur de découverte de l'unité de la ville rivulaire.
L'enjeu est d'intégrer davantage l'île de Nantes et Malakoff au reste de la ville, à travers notamment un fil conducteur en terme de traitement de l'espace public, mais aussi d'apporter d'avantage d'animation, notamment nocturne, qui manque aujourd'hui à l'île de Nantes, dont les rez-de-chaussée ne sont pas habités (à cause du risque inondation).
Les futurs ponts définiront des points de vue inédits sur la ville et doivent être pensés, au-delà de leur fonction de voie de transit, comme des outils de découverte du paysage urbain et de son identité ligérienne.

Maîtriser l'identité spécifique des zones industrialo-portuaires




De nombreux espaces industriels ont disparus avec la tertiarisation de l'économie nantaise. Les zones portuaires restantes, à l'ouest, sont dans l'ensemble peu perceptibles. Elles se referment de plus en plus pour des questions de sécurité, fermant ainsi l'accès à la Loire. Ces zones soulèvent des enjeux de lisibilité et d'accès à ce patrimoine identitaire très spécifique. Le projet d'extension du Navibus permettrait une nouvelle ouverture sur ces paysages identitaires.

Valoriser le paysage de vallée-parc de l'Erdre


Valoriser le paysage de vallée-parc de l’Erdre


La pression urbaine sur le site inscrit et en limite du site classé doit être maîtrisée afin de préserver la cohérence paysagère des limites du site classé de l’Erdre.

D'autre part, la rive est aussi importante que la rivière. Ce n'est pas une transition, mais un complément direct associé au plan d'eau, et qui ne peut être dissocié de ce dernier d'un point de vue paysager.
L'Erdre est une eau dormante plus qu'une rivière, dont découle une ambiance de grand lac, une quiétude, une lumière au gré du rythme du temps, et qui ne se comprend que dans une globalité rives/rivière. Certaines rives sont traitées comme des digues, d'autres sont la continuité du plan d'eau. Cette complémentarité se traduit notamment par une biodiversité riche.
L'enjeu global serait donc le respect du paysage dans sa continuité et sa complémentarité. Cette valorisation doit se faire autant par les pouvoirs publics que par les particuliers.
Le droit de passage sur les rives, définies comme un bien commun, peut en l'absence de projet stratégique global de préservation, conduire à la destruction de cette complémentarité par la création d'une fracture, qu'elle soit matérielle ou induite par un passage effectué de manière irrespectueuse pour l'environnement.
L'enjeu qui s'en dégage serait le contrôle de l'utilisation de la rive, qui doit restée accessible à tous, mais respectueuse de cette continuité. En d'autres termes, les éventuels aménagements qui viendraient renforcer ce droit de passage doivent pouvoir s'inscrire dans le paysage en accord avec le profil de la rive, et dans une continuité visuelle et environnementale.
Photos de Pierre Perron