Couronne viticole composite


Le bruit des voitures qui passent et des avions qui atterrissent, mélangés au bruissement de feuilles animées par un vent à peine arrêté par les tapis de vignes trahissent le mouvement perpétuel de ce paysage que l'on traverse. Plateau suspendu entre la Loire, l'Acheneau, l'Ognon et la Sèvre, c'est un belvédère posé en porte entre l'agglomération nantaise, le Pays de Retz et le vignoble. Ce paysage porte encore l'héritage de ce dernier avec ses petites parcelles de vignes qui rythment au gré de ses rangs et du fil des saisons les hameaux épars et les bourgs perchés joints entre eux par une marée pavillonnaire et sillonnés par des infrastructures marquantes. Ce n'est pas un seul paysage mais une véritable mosaïque de paysages à la fois de ville et de campagne qui au gré de leurs associations composent des ambiances urbaines ou rurales et dessinent parfois un labyrinthe de pavillons ou de zones d'activités.

Les éléments "Terre" La végétation développe des camaïeux de verts profonds réveillés par les verts tendres des feuilles de vigne. A l'automne, elles donnent des reflets d'or au paysage pour laisser place à l'hiver aux harmonies de marrons terreux ou aux sombres ceps qui semblent clouter le paysage. La palette végétale de cette unité est également très marquée par l'explosion colorée des végétaux d'ornements qui noient les pavillons dans un flot de feuillages hétérogènes. Le chatoiement des verts tendres des pousses sur les planches de culture maraîchère déploie une mosaïque régulière qui dénote souvent dans son contexte paysager.

Entre schistes, gneiss et granits, les teintes minérales mises en œuvre dans l'architecture traditionnelle sont souvent très sombres et offrent parfois quelques traits ocres. Elles sont cependant réveillées par l'éclat orange de la terre cuite qui marque le paysage au travers de l'enchevêtrement des toits de tuiles ou le dessin soigné des ouvertures et des marquises. Les enduits modernes et les couleurs des huisseries ouvrent aujourd'hui beaucoup plus largement la palette de couleur de l'architecture avec pour logique le seul bon goût des habitants.

Que ce soit le bitume sombre zébré de bandes blanches, la résille métallique des pylônes qui dentèle le ciel ou l'empilement des boites de bardages métalliques à chaque échangeur, les infrastructures se distinguent par leur contraste et leur échelle dans leur contexte paysager.

Si l'eau semble très faiblement présente dans cette unité, elle en constitue les limites sous plusieurs formes. Les cours d'eau serpentent dans des vallées encaissées reflétant une ripisylve dense ou des coteaux boisés. Le reflet vert est à peine déchiré par la zébrure du ciel. Ces eaux sont plus impressionnantes l'hiver quand elles quittent leur lit pour envahir la vallée et déployer un vaste miroir posant les paysages de l'unité entre le ciel et son reflet.