Plateau composite de Bouguenais

Coupes de principe de structuration du paysage et de son évolution


Cette sous-unité paysagère mélange quasiment dans les mêmes proportions l'ensemble des composantes paysagères de l'unité : bocage altéré, clairières viticoles, étalement pavillonnaire, zones d'activités, infrastructures. Véritable transition entre les deux autres sous-unités paysagères, ce territoire présente une véritable mosaïque de micro-paysages variés et très hétérogènes séparés par une importante trame routière et de pylônes électriques. Aussi, entre la ripisylve épaisse au sud qui isole ce paysage du lac de Grandlieu et la frange urbaine de l'agglomération nantaise, on retrouve le croisement de grandients, l'un entre ville et campagne et l'autre entre paysages viticoles rélictuels et bocage altéré qui donnent toute la complexité de ces paysages.
Architecture pavillonnaireCe qui marque dans un premier temps sur cette unité, c'est la présence quasi ininterrompue des pavillons qui jalonnent les voies de circulations allant souvent jusqu'à masquer des enclaves rurales au paysage souvent de qualité. Ces dernières se trouvent souvent à l'état de clairières. Cette trame urbaine lâche se combine donc très souvent avec la trame bocagère résiduelles, des reliquats boisés ou les derniers lambeaux conservés des anciens grands parcs associés aux folies nantaises. Si cela donne une impression forte de quartiers verts, le caractère labyrinthique des espaces urbains, ainsi que la déprise agricole lisible dans les enclaves laissées par l'urbanisation, contribuent à laisser une image qui n'est ni la campagne, ni la ville. Ces zones résidentielles souvent très éloignées des coeurs de bourgs anciens fonctionnent irrémédiablement sur un mode routier qui se traduit par un réseau de routes habitées plus que de rues. La forte banalisation architecturale de ces pavillons, couplée à une palette de couleurs très ouverte contribue également à noyer les éléments architectoniques qui faisaient l'identité propre de ces secteurs.
Empreintes fortes des activités autour de BouguenaisL'ensemble des infrastructures et des zones d'activités, avec en point d'orgue la zone aéroportuaire, constitue un deuxième élément marquant de cette unité paysagère. Les quatre voies bordées de merlons et jalonnées des lignes à haute tension composent des paysages linéaires qui canalisent le regard sur l'axe de la voie. Les rares fenêtres qui souvent sur le paysage servent de vitrine pour les zones d'activités aux volumes bâtis généralement monumentaux. C'est notamment le cas de la zone aéroportuaire qui se distingue par son dédale routier desservant une vaste zone industrielle et les gigantesques aires de stationnements de l'aérogare. Taillé pour les véhicules de la voiture à l'avion en passant par le camion, ce paysage revêt une dimension sonore à l'échelle de sa cacophonie visuelle. Quelques carrières importantes composent des micro-paysages minéraux en incisant profondément la roche mère. En général discrètes, ces carrières peuvent cependant être nettement perceptibles au niveau des échangeurs qui offrent des points de vue surplombants.
Principe de développement des zones urbaines


Comme le montre la carte ci-dessus, la répartition de la pression urbaine suit un gradient logique de l'agglomération nantaise vers les bourgs plus au sud qui frangent le lac de Granlieu et les bords de l'Ognon. Cette pression est par ailleurs amplifiée par l'effet catalyseur des nombreux axes routiers qui permettent une desserte rapide du territoire. La zone aéroportuaire quant à elle a largement induit le développement de la zone d'activités voisine et les hameaux qui la frangent.
Un paysage agricole semi-ouvertOutre l'urbanisation, le plateau sur cette sous unité présente au nord un paysage bocager qui s'est très largement ouvert lorsque l'activité agricole est encore présente. Il en ressort un paysage alternant céréalicuture et grandes pâtures rythmées par quelques rideaux de chênes témoins d'anciennes haies et par quelques boisements résiduels. Sur la partie nord la plus urbanisée, les petites pâtures sont progressivement délaissées (même si les documents d'urbanisme les préservent comme espaces agricoles) et en s'enfrichant se referment. L'ouverture sur des espaces campagnards laisse progressivement la place à des espaces boisés périurbains.
Le paysage agricole industriel des Serres A proximité des franges urbaines ou des noeuds routiers, on observe un nouveau type de paysages agricoles qui renvoie plus au vocabulaire des zones d'activités. Il s'agit des zones de maraîchage intensif qui développent une véritable mosaïque de planches de cultures, une mer de tunnels de plastique ou des étendues de serres de verre. Si cette forme d'agriculture vient dans le droit fil de la tradition maraîchère nantaise, elle prend aujourd'hui des formes et des dimensions qui vont nettement au-delà des paysages horticoles traditionnels. Cette mutation agricole donne aujourd'hui un nouvel élément d'identité qui répond dans une certaine continuité au caractère très anthropique de cette unité.
Des clairières urbaines viticoles (Saint Aignan de Grandlieu)Encore très présente sur la frange sud de cette sous-unité grâce entre autre à la protection liée à l'appellation d'origine contrôlée, la vigne n'en demeure pas moins confidentielle dans le paysage. Enclavée en clairière dans des franges boisées et urbaines, elle ouvre ponctuellement le paysage sur le tapis uniforme de ses feuilles rythmé par les rangées de ceps, mettant en valeur les feuillages sombres des boisements ou les tuiles oranges des pans de toitures. Elément identitaire patrimonial de l'unité, ces présences viticoles composent un cadre original et souvent inattendu lorsque l'on quitte l'agglomération vers le sud.