Le marais breton

Carte de localisation du marais bretonLe marais breton se distingue dans l'unité par son positionnement littoral qui renvoie directement à sa formation. Si sur le département, il ne représente pas une surface importante, il termine en fait un ensemble plus vaste de 45 000 ha comprenant un réseau d'étier, des prairies humides et des polders d'une grande richesse biologique dont la plus grande partie est localisée en Vendée.
Vue sur le marais depuis le coteau de Cheix en Retz


La limite nord-est est clairement définie par le coteau qui marque la direction armoricaine entre les Moutiers en Retz et Machecoul, qui constituait autrefois l'ancien littoral. A l'ouest l'horizon est marqué par un cordon dunaire boisé qui masque à peine la vue sur l'océan.
Un paysage horizontal de paléolittoralÀ l'origine, la zone faisait partie d'une ancienne grande baie recouverte par l'océan (la Baie de Bretagne). Au cours de la Préhistoire, une sédimentation fluviale en provenance de la Loire et de la Charente a créé une zone de dépôt à versements successifs fermant la baie peu à peu. L'homme a favorisé cet ensablement en construisant des digues et des canaux lors de l'aménagement de marais salants, puis par poldérisation.
Un paysage agricole original


L'activité agricole a progressivement supplanté l'activité salicole et engage un réaménagement des marais. L'eau salée est progressivement rejetée vers la mer au profit des eaux de pluie qui remplissent les étiers du marais. De nos jours, l'eau du marais est complètement douce, à l'exception d'une zone située à l'ouest de Bourgneuf gardée salée, notamment pour les activités ostréicoles.
Un paysage horizontal ouvert où se dessine en creux un labyrinthe d’eauDes fossés plus larges et moins nombreux ont été aménagés et creusés pour assurer une meilleure irrigation du marais breton. Si à première vue le paysage semble être constitué par une vaste prairie de pâture horizontale ponctué de quelques cyprès et de petites longères isolées, il suffit d'essayer de déplacer pour se rendre compte de la complexité du labyrinthe dessiné par les canaux pour isoler les parcelles et drainer le marais. Ainsi, c'est un véritable gradient que l'on observe entre le marais d'eau douce au pied du coteau et marais salant ou ostréicole au bord du littoral.
Port du ColletSi on lit encore dans la structure du bourg de Bourgneuf les traces de l'ancienne activité portuaire (chemin de la corderie, rue des Marins) avec notamment la présence dans le bâti ou le pavage de pierres de lest importées par les bateaux d'Europe du Nord qui venaient se charger en sel, l'activité portuaire est aujourd'hui moins développée mais bien présente (en relation à la pêche et à l'ostréiculture), avec notamment le port du Collet. Ce dernier offre d'ailleurs un point de vue assez original à la fois sur le marais et la Baie de Bourgneuf.

L'EMPREINTE HUMAINE


Les premières salines ont été creusées au début de l’ère chrétienne. Le marais était réputé, depuis le moyen-âge jusqu'au XVIIIème siècle, pour ses marais salants. L'envasement progressif de la baie (provoqué en partie par les tonnes de lest de cale que les navires larguaient avant de charger le sel) mit fin au commerce à grande échelle, l'accès aux ports devenant de plus en plus difficile pour les navires. L’activité agricole a progressivement supplanté l'activité salicole et conduit à un réaménagement des marais. L'eau salée est progressivement rejetée vers la mer au profit des eaux de pluie qui remplissent les étiers du marais. De nos jours, l'eau du marais est complètement douce, à l'exception d'une zone située à l'ouest de Bourgneuf gardée salée, notamment pour les activités ostréicoles. Des fossés plus larges et moins nombreux ont été aménagés et creusés pour assurer une meilleure irrigation du marais breton. Aujourd'hui le tourisme s'est considérablement développé autour des stations balnéaires de la baie de Bourgneuf. L'activité salicole connaît depuis quelques années un nouveau souffle dans le Marais breton, dû notamment au regain d'intérêt des activités traditionnelles et au potentiel touristique qu'il suscite, autant que pour la qualité de la production.

INFRASTRUCTURES


Carte synthétique des infrastructuresLes éoliennes de Bouin installées en 2002 sont devenues des attractions visibles dans tout le nord du marais. Elles produisent de l’énergie pour près de 20 000 habitants du marais et du nord de la Vendée. Les grandes digues littorales marquent fortement le paysage non seulement par les polders qu'elles abritent mais aussi par le trait de côte rigoureux qu'elles dessinent.

HABITAT ET ARCHITECTURE


Longère


Les matériaux de construction utilisés sur l'unité sont le schiste, le calcaire, et le granit. La brique est souvent utilisée pour les encadrements de fenêtre. Le matériau de couverture utilisé est la tuile canal, matériau identitaire du Sud Loire.
Exemple d’architecture locale


L'architecture est de style latin, type vendéen. Le plan de la maison de type vendéen s'étend en longueur et la maison ne comporte généralement pas d'étage. Les murs extérieurs sont faits de petites pierres maçonnées d'argile et la plupart du temps enduits et blanchis à la chaux. Le toit à très faible pente est fait de tuile creuse romaine, dit canal ou « tige de botte », pigeonné sur sa majeure partie ou en totalité. Il est souvent doté d'une corniche composée d'une ou deux rangées de tuiles creuses en brique dite « génoise».
Constructions légères identitaires du marais breton


L’unité est fortement marquée par des constructions légères : pêcheries, barrières...

ORGANISATION URBAINE


Bourgneuf en Retz depuis le marais


Dans l'antiquité, la mer venait jusqu'à Bourgneuf-en-Retz, port de la "Baye de Bretagne".
Bourgneuf-en-Retz - Dessins-minutes originaux de la carte d'Etat-Major établie au XIXème siècle, entre 1825 et 1866 (source : géoportail.fr)Au Moyen-Age, Bourgneuf-le Collet formait la rade la plus importante de l'Atlantique. Pendant des siècles, l'exportation de sel vers les îles britanniques fait la richesse de la ville. Les anciens quais sont désormais tournés vers des espaces de marais, ce qui donne un caractère très particulier à ce bourg « portuaire ».
Urbanisation du coteau


Au Nord, sur le coteau, la silhouette des bourgs étagés marque l'horizon. Ces bourgs de crête qui regardent vers le marais (Machecoul, Fresnay en Retz, Saint Cyr en Retz...) se sont progressivement développés le long du coteau. La frange littorale du marais est quant à elle, occupée par les activités ostréicoles ainsi que des campings.

ANALYSE STRUCTURELLE


Serres et vignesLes coteaux viticoles de l'unité évoluent vers le maraîchage (serres), tandis que les terres basses sont dominées par l'élevage. On assiste par ailleurs, à un regain d'intérêt pour les marais salants.