Tendances, évolutions


Une pression urbaine importante


Développement des lotissements résidentiels greffés sur des bourgs ou sur des infrastructures routières


Carte de Cassini de Guéméné- XVIIIème siècleOn observe un développement du secteur résidentiel sous forme de mitage ou d'opérations groupées pavillonnaires, et à l'apparition corollaire de dents creuses agricoles évoluant vers des friches.
On observe notamment un développement notable aux abords des 2x2 voies.
Cette nouvelle urbanisation est souvent peu respectueuse des structures traditionnelles. Ces maisons entourées de jardins et en retrait des voies contrastent fortement avec les groupements de l'habitat traditionnel comme les centres bourgs où les hameaux.
L'intégration architecturale fait souvent défaut. Les opérations n'intègrent pas d'espaces publics de qualité et manquent de repères (intégration des éléments existants sans s’assurer de leur pertinence). La palette végétale horticole qui prédomine dans le paysage des bourgs est rarement reprise.
Cette urbanisation consommatrice d'espace se situe en continuité des bourgs et hameaux préexistants, aux franges urbaines trop marquantes dans le paysage. Cet habitat « diffus » est générateur de déplacements et consommateur d'espace.

L'activité agricole en mutation


Dans l'ensemble, de plus en plus de nouveaux espaces sont arrachés aux terres agricoles, afin de devenir constructibles et ainsi d'accueillir les logements et les activités. Cependant l'implantation des nouvelles extensions urbaines peut souvent compromettre l'activité agricole.

À la périphérie des bourgs, la périurbanisation au gré des opportunités foncières isole parfois certaines parcelles agricoles. Ces parcelles se trouvent coupées du reste de l'espace rural et leur surface ne suffit plus pour une exploitation devant être rentable. Ces terrains deviennent ainsi des friches agricoles en attendant qu'une nouvelle fonction leur soit attribué (le plus souvent elles sont finalement dédiées à leur tour au développement urbain). On assiste ainsi à la disparition progressive des parcelles agricoles proches de l'urbanisation.

La filière agricole est encore très dynamique, mais elle subit des pressions importantes. Le bon taux de remplacement des agriculteurs témoigne de ce dynamisme. Les filières bovines et laitières sont encore très dynamiques, mais présentent des fragilités. On observe notamment une pression foncière forte qui s'applique sur ce territoire agricole proche de grands axes de circulation.

Infrastructures


La mise en place du canal de Nantes à Brest et des liaisons Nantes/Rennes et Nantes/Brest ont contribué au développement des bourgs les plus proches.
Le territoire a globalement évolué à l'appui de ses liaisons Nord-Sud, sans véritablement tisser des relations Est-Ouest : la conséquence est la perception d'un paysage rural quand on traverse le territoire d'Est en Ouest et d'un paysage plutôt périurbain quand on emprunte les grandes voies Nord Sud.

Axe de communication générant un développement linéaire du bâti
En recherche d'accessibilité, des activités, ainsi que des habitations s'insèrent à proximité des axes routiers, créant des formes linéaires et imposant ainsi de nouvelles règles d'organisation spatiale en rupture avec les formes traditionnelles.

Projets de réaménagement des infrastructures existantes
Les voies de circulation sont confrontées à une augmentation générale du trafic. Elles prennent une importance de plus en plus grande, aussi bien en termes de surface qu'en termes d'impact visuel.

Voies réaménagées mal intégrées au paysage
Les voies de transit ou d’accès aux lotissements créent un paysage linéaire propre. Ce sont souvent d’anciennes voies communales dont l’aménagement paysager s’est limité à un élargissement de l'emprise routière accompagné de mobilier de type routier (dispositifs anti-bruits, glissières, lampadaires, merlons qui masquent le paysage) sans intégration paysagère à l'environnement qu’elles traversent.

Développement des réseaux pour les extensions urbaines
Les extensions urbaines impliquent la construction de nouvelles infrastructures afin d'accorder le nouveau tissu bâti aux réseaux : routier, électrique, d'eau, d'assainissement ou téléphonique. Quand les voies traversent les bourgs et les villages, elles sont confrontées aux tissus urbains existants qui sont souvent peu appropriés à une telle utilisation de la voiture et à un partage modal entre différents usagers (piétons, vélos, voitures, poids lourds...)

Économie


Les nouveaux espaces aménagés pour les entreprises ont globalement un impact visuel fort. On observe de nouveaux types d'architecture, avec des bâtiments uniformes de formes rectangulaires sur de grandes parcelles qui s'intercalent dans le tissu urbain des bourgs. Dans les zones commerciales, les bâtiments sont accompagnés de grandes surfaces de stationnement qui soulignent la monumentalité de l'architecture.
Les activités implantées étant juxtaposées les unes aux autres sans réel travail sur les lisières ZA/campagne ou sur les clôtures.

Dans les années à venir, les projets de développement de Zones d'Activité concernent Derval et Nozay :
- Projet du parc de l'Estuaire à Derval
- Projet du parc de l'Oseraye à l'intersection RN 137/ RN170

L'empreinte des activités logistiques futures dans le paysage doit être anticipée.

Développement et paysage


Le SCOT du pays de Redon et Vilaine prévoit deux axes de développement privilégiés :
- L'axe Redon / Guéméné/ Grand Fougeray, autour duquel le SCOT prévoit d'exploiter le potentiel de développement logistique, mais aussi développement résidentiel et industriel,
- L'axe Redon / Plessé / Blain sera l'objet d'une valorisation en tant que porte touristique du Pays (vallée de l'Issac, canal de Nantes à Brest, forêt du Gâvre). Le SCOT identifie Plessé comme pôle relais.

Changement du type d'architecture


La nouvelle typologie, s'inspirant de formes architecturales contemporaines, crée un nouveau langage architectural qui, malheureusement, ne correspond plus à l'architecture vernaculaire. Il s'agit plutôt d'une banalisation et d'une répétition des formes déjà vues à l'échelle nationale ou même européenne.

L'habitat traditionnel associant une unité d'habitation, des dépendances et comportant une ou plusieurs caves est désormais remplacé par une maison individuelle accompagnée d'un garage.

Le développement urbain et sa traduction spatiale dans l'unité


Saint-Nicolas de Redon


Simulation du paysage autour de Saint-Nicolas de Redon


Bocage à pommiers et alternance de landes et de boisements
Simulation du paysage autour de Saint-Nicolas de Redon


Saint-Nicolas de Redon : Destruction progressive du bocage
Simulation du paysage autour de Saint-Nicolas de Redon


Saint-Nicolas de Redon : De nouvelles extensions se développent sur le plateau, dont l'impact visuel dans le paysage est particulièrement fort. L'urbanisation linéaire se poursuit.

Derval


Simulation du paysage autour de Derval – fin 1800


Le paysage se caractérise à l'origine par la présence d'un bocage dense à vergers de pommiers.
Le bourg présente une structure dense en étoile.
Simulation du paysage autour de Derval – 1950


Derval : Le bourg s'étend par étirement linéaire et par urbanisation diffuse.
Simulation du paysage autour de Derval –aujourd'hui


Derval : La pression urbaine augmente et la maille bocagère s'ouvre progressivement. Les pommiers disparaissent.
Une trame végétale horticole se développe sur les extensions du bourg lâches.