Description
LES COMPOSANTES PHYSIQUES IDENTITAIRES
Une histoire géologique fondatrice d'un paysage orienté
La présence d'un socle précambrien renvoie à des épisodes très anciens de l'histoire géologique qui remontent à plus de 600 millions d'années. A cette époque, l'atlantique n'existait pas et la région qui correspond aujourd'hui à la Bretagne était dans une période importante d'orogenèse (formation de massif montagneux).

Ainsi se met en place une véritable "cordillère ligérienne" qui, bien qu'elle soit totalement érodée, laisse transparaître aujourd'hui ses racines clairement orientées est/ouest. Les épisodes de transgression marine ultérieurs, notamment à l'Ordovicien (- 450 millions d'années), ont amené les grès avec des intercalations de minerais de fer dont l'exploitation va marquer beaucoup plus tard le paysage. La formation des Alpes va faire rejouer ce vieux socle en le fracturant sur des directions nord-ouest/sud-est, les failles vont ainsi réaccentuer les racines des vieux plis et l'érosion va redessiner progressivement les reliefs.

Schématiquement, le relief de cette unité donne au paysage un aspect de tôle ondulée: une succession de vallons et de crêtes grossièrement orientés est/ouest créent de véritables phénomènes d'alternances dans le paysage.

Une végétation qui se structure naturellement dans le sens du relief




Les versants moins pentus des coteaux sont soulignés quant à eux par une large trame bocagère marquée par la polyculture élevage. Ils composent un paysage d'ondulations dessinées par les haies denses qui semblent coudre entre elles pâtures et cultures.
L'EMPREINTE HUMAINE
Les débuts de la tradition métallurgique remontent à l’époque celtique.
La proximité de Nantes et de Rezé a fait de cette partie du département un point de convergence dans l’antiquité, traversée par plusieurs voies romaines.
Pendant le Moyen-Âge, on assiste à un développement de la tannerie et du tissage, et une période de prospérité de l’activité métallurgique.

L'unité appartient au Moyen-Âge à la Marche de Bretagne. Apparue au VIIIème siècle, la Marche de Bretagne est une zone stratégique, espace d'échanges économiques, sociaux et culturels, mais aussi terrain d'affrontements et de rivalités entre ducs de Bretagne et rois de France.
Une ligne de forteresses s'érige alors de Dol-de-Bretagne à Pornic en passant par Fougères, Vitré ou Clisson (côté breton), à laquelle répondent côté français les places fortes du Mont-Saint-Michel, Pouancé, Tiffauges ou Noirmoutier.
Au cœur de cette « frontière » aujourd'hui oubliée, le château de Châteaubriant, situé sur un promontoire en face de Béré. Châteaubriant, ville « frontière » ferme les marches de Bretagne.
Témoignent de cette histoire des forteresses majeures comme Ancenis, Châteaubriant, Clisson, Fougères, Vitré, mais aussi de plus modestes : abbayes, foires, forêts, manoirs, routes, ou même toponymie.
Au XVIème et au XVIIème siècle, avec la pacification du royaume de France, la ville de Châteaubriant se transforme en centre de commerce agricole réputé pour ses foires et marchés.

La mise en œuvre de la technique des hauts-fourneaux participe à un nouvel essor de l’activité métallurgique, qui permet de « rentabiliser » les nombreuses forêts de l’unité. De nombreux sites de forges apparaissent dans le paysage notamment au niveau des principales vallée où l'on utilisait à la fois l'énergie hydraulique et les ressources en boisements. C'est le cas notamment des forges de Moisdon la rivière dont on lit encore aujourd'hui l'activité intense au regard des éléments architecturaux qui ont perduré.
À partir de 1850, on assiste à une mise en culture des landes et une généralisation du défrichage.
L’arrivée du coke comme combustible et de la machine à vapeur révolutionne encore une fois les techniques de la métallurgie et donne notamment naissance à la forge de la Jahotière à d’Abbaretz. L’exploitation des richesses du sous-sol donne par ailleurs naissance à l’une des curiosités de l’unité, la montagne d’Abbaretz, terril issu de la mine d’étain à ciel ouvert exploité jusque dans les années 1950.
La ligne de chemin de fer Châteaubriant / Nantes ouvre en 1877. Son exploitation en cessera en 1980, mais devrait reprendre prochainement sous une nouvelle forme.
Au XXe siècle, le remembrement élargit brutalement les horizons, les paysages gagnent alors en austérité. L’étalement et éclatement urbain progressent sur l’ensemble du territoire.
RESEAUX ET INFRASTRUCTURES

Le réseau routier est structuré en étoile autour de Châteaubriant. L’axe majeur est la RN 171, liaison est-ouest qui relie Saint-Nazaire à Laval. L’unité est bien desservie, et le réseau de routes est particulièrement dense à l’ouest.
Le réseau ferré en fonctionnement se limite au tronçon Châteaubriant-Rennes. La ligne Nantes Châteaubriant est actuellement inexploitée (réouverture en projet dans le cadre de la création d’un tram-train).
L’unité n’est pas traversée par des voies navigables

HABITAT ET ARCHITECTURE
Matériaux


Les couvertures sont uniformément constituées d'ardoise.
Le schiste est aussi utilisé pour la fabrication d'escalier (célèbre escalier du château de Châteaubriant), de cheminées, de linteaux d'éviers...

Architecture



Au titre du patrimoine, l'unité abrite une grande diversité d'éléments remarquables : monolithes, places fortes, manoirs avec parcs, moulins forges, Croix de Schiste, fours à Chaux....
ORGANISATION URBAINE

Au Sud-Ouest de l'unité, on remarque que l'implantation des bourgs et hameaux s'effectue plutôt en crête, comme dans le cas de la commune d'Abbaretz.

Au Nord de l'unité, les bourgs sont souvent structurés sur les cours d'eau, à l'exemple de Saint Aubin des Châteaux.
Mis à part pour Châteaubriant, Noyal-sur-Bruitz et Nozay, la densité de population est faible, avec moins de 50 habitants par kilomètre carré en moyenne.
Agriculture

L'unité est dominée par l'élevage, avec à la fois la production de viande bovine et de volailles autour de Châteaubriant, des élevages porcins et ovins à l'Est, et une production laitière sur le reste du territoire. Châteaubriant abrite une activité agro-industrielle autour de la transformation de la viande.
Industrie et tertiaire
L'activité industrielle et tertiaire est concentrée sur Châteaubriant et ses abords. Le développement économique s'est en effet greffé le long de la voie ferrée et de la N 171.
Tourisme
Le territoire abrite plusieurs sites d'intérêt, à commencer par le château de Châteaubriant, mais sans les sites historiques liés à l'activité minière ou la vallée du Don. On compte plusieurs bases de loisirs au sud de l'unité.
L'offre d'hébergement reste concentrée sur Châteaubriant.
Analyse sensorielle
La dimension historique est très prégnante dans cette partie de la région. Les forteresses et donjon médiévaux, qui montaient la garde lors des rivalités entre ducs de Bretagne et rois de France, vous font traverser les âges. Les voyages dans le temps sont possibles aussi avec la gastronomie. Le met le plus connu est sans doute le châteaubriant, pièce de bœuf prise dans le filet qui aurait été inventée au début du XIXe siècle, et qui se marie parfaitement avec un vin blanc local. Tradition bretonne oblige, la galette de blé noir est le plat traditionnel favori, tandis que la pâtisserie et la chocolaterie évoquent l'histoire de la ville au travers des noms des productions locales : Françoise de Foix, gourmandise de Brient, pavé Saint Nicolas, Jean de Laval, Duc d'Aumale. Ces délectations se mêlent à un paysage rassurant et tranquille.