Tendances, évolutions


Démographie et logement


Evolution de la taille des ménages (source : Nantes métropole chiffres et repères, AURAN)


La progression de la population de Nantes Métropole sur les 20 dernières années a été deux fois plus rapide que la moyenne nationale. Au cours de la dernière décennie, avec +10% d'habitants, la communauté urbaine a ainsi enregistré le 2ème taux de croissance des grandes métropoles, après Toulouse.
Nantes Métropole est aujourd'hui une agglomération attractive dont la population est particulièrement jeune, avec 2 habitants sur 3 ayant moins de 40 ans. Autre spécificité du territoire, il compte une proportion supérieure à la moyenne nationale de familles de 3 enfants ou plus, notamment parmi les cadres.
Comme partout en France, la taille des ménage évolue en parallèle du fait des évolutions des structures familiales et du vieillissement : on compte de plus en plus de petits ménages (célibataires, divorcés, personnes âgées...).

Les besoins en logement évoluent donc fortement : il faut de plus en plus de logements pour accueillir le même nombre d'habitants. L'agglomération doit donc répondre aux besoins en logements des nouveaux arrivants mais aussi aux besoins des familles déjà implantées et qui évoluent.
Evolution annuelle des logements 1999-2006 (source : Nantes métropole chiffres et repères, AURAN)


Ce sont les communes situées en deuxième et troisième couronne qui connaissent aujourd'hui la plus forte progression du nombre de logements, et la plus forte évolution des paysages par le biais du mitage urbain notamment.

Une pression urbaine importante


Lotissement à Carquefou L'unité paysagère subit une grande pression urbaine qui se manifeste par une diffusion de l'habitat sur l'ensemble du territoire. Des bourgs se développent progressivement sur d'anciennes parcelles agricoles. L'extension urbaine se traduit le plus souvent par des zones pavillonnaires. Ces maisons entourées de jardins et en retrait des voies contrastent fortement avec les groupements de l'habitat traditionnel comme les centres bourgs où les hameaux.

Changement du type d'architecture


Si, dans le passé les matériaux présents sur place et les éléments géographiques comme la topographie conditionnaient l'architecture et son implantation sur le site, aujourd'hui l'évolution des techniques de construction ainsi que les nouveaux matériaux préfabriqués sont des moyens efficaces effaçant facilement les contraintes d'autrefois. Il semble qu'à l'heure actuelle, les véritables contraintes d'une construction se réduisent à une simple préoccupation des coûts lié à sa réalisation et à la recherche d'économies immédiates. La nouvelle typologie, s'inspirant de formes architecturales contemporaines, crée un nouveau langage architectural qui, malheureusement, ne correspond plus à l'architecture vernaculaire. Il s'agit plutôt d'une banalisation et d'une répétition des formes déjà vues à l'échelle nationale ou même européenne.

Le développement urbain et sa traduction spatiale dans l'unité


L'expansion de Nantes


Nantes en 1862 (source : fond d'archives numérisé du conseil général de Loire Atlantique  hhttp://www.loire-atlantique.fr)


Nantes au début XIXème siècle (Source : Jean-Jacques Treuttel, Nantes, un destin contrasté, Hartmann Éditions, Nantes, mai 1997)


Nantes se développe fortement au XIXème siècle. Préfecture de la Loire-Inférieure, Nantes annexe les communes voisines de Chantenay-sur-Loire et Doulon et s'industrialise. Grâce à l'activité de son port, la production agricole régionale et sa forte réactivité commerciale, Nantes se positionne notamment dans l'industrie alimentaire, mais aussi textile, raffinerie du sucre, engrais phosphatés, l'armement.
Le canal de Nantes à Brest, ouvert à la navigation en 1892, permet à Nantes, à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle, de devenir une véritable métropole régionale qui exporte jusqu'à l'étranger les produits de ses campagnes, ainsi que conserves, biscuits et salaisons.
Nantes à la fin du XIXème siècle ((Source : Jean-Jacques Treuttel, Nantes, un destin contrasté, Hartmann Éditions, Nantes, mai 1997)


La première moitié du XXe siècle est ponctuée par de nombreuses crues. Les inondations ont des conséquences économiques avec la fermeture d'usines. Dans les années 1930 des comblements sont entrepris, notamment ceux des bras de la Bourse et de l'Hôpital autour de l'île Feydeau, ainsi que celui de la portion de l'Erdre entre son embouchure sur la Loire et la Préfecture (le « cours des 50-Otages »). Ces travaux sont réalisés d'une part pour désenclaver les usines, telles Lefèvre-Utile et d'autre part pour maîtriser les inondations. La reconstruction de la ville après la seconde guerre mondiale est confiée à partir de 1945 à l'architecte Michel Roux-Spitz. Le moteur de la reconstruction économique dans les années 1950 est la construction navale, qui prend fin en 1987.
Nantes à la fin du XXème siècle (Source : Jean-Jacques Treuttel, Nantes, un destin contrasté, Hartmann Éditions, Nantes, mai 1997)


La constitution de l'agglomération


Le territoire de l’agglomération aux alentours de 1830 (source : fond d'archives numérisé du conseil général de Loire Atlantique  hhttp://www.loire


L’agglomération nantaise en 1914 (source : fond d'archives numérisé du conseil général de Loire Atlantique  hhttp://www.loire-atlantique.fr)



La conurbation entre les différentes communes de l'agglomération est récente et rapide. En 1954, la métropole ne compte que deux communes. En 1982, elle s'appuie sur 19 communes.

Carte Michelin 1963


La construction du boulevard périphérique a commencé dans les années 1970 par le périphérique Est entre les actuelles Porte de la Chapelle et Porte d'Anjou. La construction du périphérique ne se poursuivit qu'à la fin des années 1980 pour s'achever en 1994. Le développement récent de l'agglomération s'est fortement appuyé sur les voies express et le périphérique, qu'il s'agisse de zones d'activité ou de zones résidentielles, l'accessibilité est apparue comme un critère d'implantation majeur.
Aujourd'hui, ce sont les zones périurbaines à caractère encore rural qui présentent les évolutions de paysage les plus fortes, avec un mitage important du territoire.

Vers un développement durable


Lotissement La Grammoire



Les collectivités territoriales souhaitent mettre un frein à l'étalement urbain de ces dernières décennies, pendant lesquelles les logements construits ont été essentiellement des pavillons sous forme de lotissements, fortement consommateurs d'espace.

Quartier Bottière-Chenaie


Les acteurs de la ville font désormais la promotion de la ville compacte. Certaines opérations de maisons en bande ou de petits collectifs respectant les principes du développement durable émergent sur l'agglomération(compacité, économie des réseaux et voiries...).

L'un des grands axes d'intervention est aussi de refaire la ville sur la ville. Le renouvellement urbain en cours notamment sur Nantes devrait permettre un renouvellement de la population de la ville centre.

Il est à noter qu'un certain nombre de cœurs d'îlots verts traditionnels disparaissent actuellement dans le cadre de projets immobiliers de logements collectifs (défiscalisation). L'« échelle humaine » des jardins en cœur d'îlot disparaît alors avec la suppression des jardins, des cheminements piétons intérieurs, des arbres de haute tige (souvent supprimé par la création de parkings sous dalle)... La conception de certains nouveaux quartiers est parfois refermée sur elle-même, peu intégrée au tissu urbain existant, ce qui ne facilite pas la "greffe urbaine".

Saint-Herblain


Saint-Herblain 1950


Saint-Herblain en 1949 (source : fond d'archives numérisé du conseil général de Loire Atlantique  hhttp://www.loire-atlantique.fr)



Saint-Herblain, bourg étagé sur le coteau de la Loire, s'est développé depuis l'après guerre sous la pression exercée par l'extension Nantaise vers la vallée de la Loire, mais surtout le long des infrastructures en allant vers le nord. Le paysage communal est constitué d'une juxtaposition de tissus urbains d'époques différentes présentant relativement peu de continuités de voirie et d'ambiances.

Saint-Herblain 2010


Le sillon de Bretagne en 2014 (projet) (source : Pressocean)


Le « Sillon de Bretagne » constitue un repère majeur dans le paysage, et une rupture urbaine importante. Le Sillon de Bretagne va faire l'objet de la plus importante réhabilitation depuis sa construction en 1969. Une ouverture dans l'aile l'ouest, baptisée « le grand passage », va assurer le lien entre la ville, le parc et le site de Bagatelle où seront réalisés 1 000 logements.




Carquefou


Carquefou et la Chapelle-sur-Erdre en 1951 (source : fond d'archives numérisé du conseil général de Loire Atlantique  hhttp://www.loire-atlantique.


Carquefou est un bourg perché dont les zones d'activités se sont étendues sur les pentes le long des infrastructures.
Bâti résidentiel de Carquefou aujourd’hui (hors bâtiments d’activité)


Zones d'activités résidentielles et zones d'activités se rejoignent désormais pour former un continuum urbain.

Rezé


La position de la ville, au confluent de la Loire et de la Sèvre, en a fait dès l'Antiquité un site militaire et économique privilégié. Point de passage de la Sèvre, sa proximité de Nantes, des frontières de la Bretagne, de l'Anjou, du Poitou et de la Vendée lui ont valu un passé tumultueux lors des invasions, au cours des guerres de succession de Bretagne et enfin lors de la Révolution française de 1789 : Rezé fut plusieurs fois détruite.
Rezé en 1955 (source : fond d'archives numérisé du conseil général de Loire Atlantique  hhttp://www.loire-atlantique.fr)



Ancienne commune semi-rurale, au passé paysan et ouvrier, Rezé s'est fortement urbanisée en moins d'un siècle sous l'influence de Nantes. Elle s'est développée autour de ses différents bourgs et hameaux

Rezé centre photo (auteur : pymouss) Aujourd'hui, elle est composée d'une mosaïque de quartiers juxtaposés les uns aux autres sans cohérence d'ensemble en terme de paysage. Cette caractéristique est particulièrement visible dans le centre-ville.
L'ancien village de pêcheurs de Trentemoult, isolé par une zone d'activité du reste de la commune est aujourd'hui un quartier résidentiel très prisé.




Saint-Sébastien


Saint-Sébastien en 1955 (source : fond d'archives numérisé du conseil général de Loire Atlantique  hhttp://www.loire-atlantique.fr)


A l'époque moderne, c'est une communauté essentiellement rurale, mais où plusieurs grandes familles Nantaises font construire des demeures dont certaines subsistent actuellement. Au XIXe siècle, la commune connaît le passage de l'agriculture traditionnelle (vigne, blé, élevage) à l'agriculture maraîchère et une certaine industrialisation, notamment agroalimentaire (Cassegrain). Elle conserve un caractère semi-rural jusque dans les années 1960 ; elle est maintenant urbanisée en quasi-totalité, principalement sous la forme d'habitat pavillonnaire.

Les outils de la planification urbaine


Les coupures vertes définies par le SCOT Métropolitain Nantes Saint-Nazaire



Le SCOT définit des coupures vertes, espaces au sein desquels toute nouvelle construction est interdite à l'exception des bâtiments agricoles nécessaires à leur exploitation et à leur entretien.

Économie


Des secteurs d'activité identitaires en mutation


Nantes – chantiers et port (Source : site internet des Archives départementales de Loire Atlantique)Comme dans la majorité des grandes métropoles françaises, les activités tertiaires connaissent un essor important depuis une dizaine d'années sur Nantes Métropole. Avec près de 19 000 établissements et 136 000 emplois salariés privés, l'agglomération Nantaise s'affirme comme une métropole de service majeure.
Les chantiers navals ont disparu et les activités industrialo-portuaires connaissent une évolution importante.
Quais et hangar à bananes avec vue sur quai de la FosseLe développement économique est une des compétences de la communauté urbaine de Nantes Métropole.
A l'horizon 2015, il est prévu une production de nouveaux hectares de parcs d'activités répartie à parts égales entre la périphérie et le centre de Nantes. Le projet de l'île de Nantes - Euronantes est le projet phare de l'agglomération.

Euronantes


Euronantes


Euronantes (source : paquette euronantes)Nouveau quartier d'affaires de l'agglomération, situé en centre ville, Euronantes se veut à terme un pôle de vie intégré à la ville. C'est dans cet objectif que la plupart des opérations immobilières sont mixtes : logements, hôtellerie, services et commerces y sont combinés. Le long du fleuve, deux sous-ensembles se répondent. Le premier, représentant à terme 130 000 m² de bureaux, borde la gare TGV qui accueille chaque année 10 millions de voyageurs et fera l'objet d'un réaménagement complet d'ici à 2020. Sur l'île de Nantes, le deuxième sous-ensemble en cours d'aménagement, autour du thème de l'eau, sur le site du Tripode sera achevé en 2012.

Infrastructures


Aéroport Grand Ouest


En 2017, l'actuel aéroport Nantes Atlantique sera transféré à 25 kilomètres au nord de Nantes au profit d'une plate-forme aéroportuaire internationale sur la commune de Notre-Dame-des-Landes. A 25 kilomètres au nord-ouest de l'agglomération Nantaise, sur l'axe Nantes-Rennes, la zone aéroportuaire s'étendra sur une superficie de 942 hectares. En complément de cette emprise foncière, le projet prévoit 278 hectares consacrés à la gestion écologique et l'implantation de mesures compensatoires et d'accompagnement (reboisement, marres notamment). Outre l'accès routier via les voies rapides Nantes-Rennes (N 137) et Nantes-Saint-Nazaire/Vannes (N 165), la desserte de l'aéroport en transport en commun sera assurée, soit par une desserte urbaine par tram-train en relation avec la gare de Nantes, soit par une desserte interrégionale rapide s'appuyant sur une liaison ferroviaire nouvelle entre Nantes et Rennes devant également optimiser le temps de parcours depuis la Bretagne-Sud.

Développement des réseaux de transports en commun


Au cours du développement du réseau contemporain de tramway, ce moyen de transport est devenu un vecteur essentiel de l'urbanisme nantais.
Les lignes de tramway constituent un trait d'union entre les quartiers. Elles sont vecteur de transformation du paysage en réintroduisant une nouvelle animation. Toutes les lignes n'ont pas bénéficié du même accompagnement par le traitement de l'espace public. Le Bus Way a notamment fait l'objet d'un traitement a minima.
Le tramway permet de réhabiliter l'espace public, afin d'améliorer la qualité urbaine et privilégier les circulations piétonnes au détriment du transit automobile, par exemple sur le cours des 50 otages. Il est aussi utilisé pour structurer la création de nouveaux quartiers, tels que dans le cadre de l'extension de la ligne 3 vers le Sillon de Bretagne ou de la ligne 1 vers Atlantis (création du quartier d'habitat de la Solvardière) et de manière plus classique pour créer des "corridors de densification urbaine", tel que le long de la ligne 3. Enfin, le tramway est utilisé comme un outil de la politique de la ville, au titre du désenclavement des quartiers en difficulté. A ce titre, le tramway dessert le Sillon de Bretagne, Bellevue, Plaisance, Chateau-Rezé et Bottière. Cela est particulièrement significatif pour Bellevue : l'itinéraire du tramway a été dévié (tracé "en baïonnette" formant un "U") pour traverser l'intégralité du quartier.
La future ligne 5 aura la même vocation, en liant les deux derniers quartiers identifiés au titre de la politique de la ville et qui ne bénéficiaient pas de cette desserte : Malakoff et les Dervallières.

Développement des réseaux pour les extensions urbaines


Les extensions urbaines impliquent la construction de nouvelles infrastructures afin d'accorder le nouveau tissu bâti aux réseaux : routier, électrique, d'eau, d'assainissement ou téléphonique.

Réaménagement des infrastructures existantes




Les voies de circulation sont confrontées à une augmentation générale du trafic. Elles prennent une importance de plus en plus grande, aussi bien en terme de surface avec des échangeurs, des doublements de voiries qu'en terme d'impact visuel.
Quand les voies traversent les bourgs et les villages, elles sont confrontées aux tissus urbains existants qui sont souvent peu appropriés à une telle utilisation de la voiture et à un partage modal entre différents usagers (piétons, vélos, voitures, poids lourds...)

Axe de communication générant un développement linéaire du bâti
En recherche d'accessibilité, des activités, ainsi que des habitations s'insèrent le long des axes créant des formes linéaires et imposant ainsi de nouvelles règles d'organisation spatiale en rupture avec les formes traditionnelles.

Tourisme


Créé en janvier 2011, Le Voyage à Nantes, un nouvel outil dédié au développement touristique de l'agglomération nantaise, a pour objectif de faire de Nantes une métropole touristique internationale. Son objectif : développer l'attractivité de la métropole tant au niveau local qu'international en misant sur la culture, l'art et le patrimoine. Il s'agit d'imposer Nantes dans le concert des capitales touristiques européennes et mondiales, de l'affirmer en tant que destination incontournable.

Une activité agricole en mutation


La ville a tendance à grignoter la campagne. De plus en plus de nouveaux espaces sont arrachés aux terres agricoles, afin de devenir constructibles et ainsi accueillir les logements et les activités. Cependant, l'implantation des nouvelles extensions urbaines peut souvent compromettre l'activité agricole. La périurbanisation arrivant de différentes directions peut parfois isoler certaines parcelles agricoles. Ces parcelles se trouvent coupées du reste de l'espace rural et leur surface ne suffit plus pour une exploitation devant être rentable. Ces terrains deviennent ainsi des friches agricoles en attendant qu'un nouveau destin leur soit attribué. Cela prendra le plus souvent la forme du développement urbain. C'est ainsi que le paysage traditionnel se détériore progressivement au profit de l'urbanisation.
Thouaré-sur-Loire


Dans l'unité paysagère, la part de l'agriculture pastorale diminue au profit d'une agriculture intensive qui optimise la production par l'intégration de nouveaux éléments artificiels pour les besoins du maraîchage.
Le développement urbain a ainsi repoussé progressivement la ceinture de maraîchage périurbaine, aujourd'hui située en troisième couronne.
Nantes Métropole mène des actions de soutien à l'agriculture périurbaine, notamment en facilitant la reconquête des friches agricoles.
Nantes Métropole s'est fixé plusieurs objectifs et notamment de garantir la pérennité des espaces agricoles, de maintenir l'usage agricole des terres et des sièges d'exploitation, et de soutenir le défrichage des terres susceptibles d'être à nouveau cultivées,
Par ailleurs le SCOT intègre la volonté de préserver et pérenniser l'agriculture périurbaine et de maintenir et sécuriser les circulations agricoles.