La Loire estuarienne

Bocage résiduelHorizontalité du paysageInfrastructures marquantesPaysage de LoireMarais d'eau doucePrairies humides bocagèresQuais et cales de LoireRepères industriels monumentauxCanalZones d'activitésEstuaire ligérien
Tatzu Nishi- Villa Cheminée - 2009 Estuaire Nantes St Nazaire « Poussées comme des fleurs au bord d'un long rameau, les villes de la Loire Inférieure, réfléchies, travailleuses, actives, des Nantes à Saint Nazaire se rassemblent au bord de leur fleuve au goût de mer. Elles nouent dans ses eaux, un effort qui participe à l'effort national. Dans le parfum composite qui ensère Saint-Nazaire, si l'on retrouve encore l'odeur d'épices des anciennes Antilles, on y distingue aussi mêlé à l'odeur des genêts, le parfum plus doux de tout l'arrière pays, des roses de Touraine aux glycines d'Anjou » Aristide Briand, les Bretons de la Loire Inférieure
Ambiances paysagères de la Loire estuarienne


Dans le bruissement des roseaux, on entend le chant des grenouilles à peine perturbé par la sirène des navires qui passent au loin. Les prairies inondables sont constellées de boutons d’or et les têtards réajustent dans un souffle d’embruns leur frondaison en se reflétant dans le canal. L’estuaire ligérien est un paysage horizontal, un fond de vallée plan d’une grande amplitude entre les coteaux du Pays de Retz et du sillon de Bretagne. C’est un paysage d’eau où le large gabarit fluvial se ramifie dans toute la vallée par les canaux, les douves et les fossés. Un ballet perpétuel d’oiseaux anime les prairies où paissent des troupeaux entiers de vaches, cloisonnées par les têtards de frênes ou de saules et les canaux. Un peu plus haut, comme posé sur la ligne des plus hautes eaux, un paysage de bocage habité joue le rôle de refuge l’hiver, quand toutes les prairies sont inondées. Les bourgs s’implantent quant à eux sur le pied de coteau et s’étagent parfois jusqu’en haut comme pour dominer ce paysage grandiose de l’estuaire. Là, la Loire n’est plus franchie par des ponts mais par des bacs et est encore naviguée par d’importants cargos qui livrent l’arrière port de Nantes ou la centrale de Cordemais, signal industriel au cœur de ce paysage agro-naturel.
Les éléments terre


Avec ses grandes pâtures inondables, l'unité est fortement marquée par une palette végétale de milieux humides. Les saules et les frênes (taillés en têtard) composent l'essentiel des haies des zones inondables avec quelques lignes de peupliers ou de platanes qui accompagnent ponctuellement les canaux navigables tandis que les chênes sont plus représentés dans le bocage des hautes terrasses. Dans les prairies et les fossés, on retrouve de nombreuses plantes à fleurs (renoncules, grandes ombellifères, salicaires...) et la déclinaison des roseaux.
Matières architecturales


Si l'unité mélange différentes influences architecturales à la fois des plateaux mais aussi de la Loire (notamment dans les cabines de contemplation), elle tient ses propres spécificités à l'habitat insulaire, aux maisons de pêcheurs (aux façades blanches et volets colorés) et à l'habitat ouvrier (quartiers de maisons bâties sur le même modèle). Les matériaux se mélangent de la tuile à l'ardoise, du schiste et granit à la brique, des enduits sablés aux façades blanches. Les nouveaux quartiers marquent une tendance vers la couleur sur les façades.
Infrastructures et économie.


Si les quais des bourgs ligériens gardent encore les marques d'un commerce ligérien, la Loire n'est aujourd'hui plus l'axe économique principal. Par contre, le tissu industriel ancien reste encore aujourd'hui actif et se distingue sur les berges par les volumes construits monumentaux. Avec l'axe ferroviaire, l'axe fluvial, les nombreux réseaux électriques et les canaux, l'unité présente de nombreux axes importants de communication même si paradoxalement les voies routières sont peu développées.
Les formes de l’eau


L'onde ligérienne s'assombrit et devient boueuse suivant le rythme des marées dans l'estuaire. Les courants sont plus forts et les vents marins qui s'engouffrent dans l'axe du fleuve le rident de vaguelettes. L'ambiance est à la fois fluviale et marine. Les vasières ourlent les berges du fleuve. Dans les marais, l'eau est canalisée, elle suit paisiblement le tracé qu'on lui impose et sort parfois de ce cadre quand à l'hiver, le fleuve vient recouvrir les prairies.