Tendances, évolutions


TENDANCES D'EVOLUTION COMMUNES A L'ENSEMBLE DE L'UNITE


Changement du type d'architecture


La nouvelle typologie, s'inspirant de formes architecturales contemporaines, crée un nouveau langage architectural qui, malheureusement, ne correspond plus à l'architecture vernaculaire. Il s'agit plutôt d'une banalisation et d'une répétition des formes déjà vues à l'échelle nationale ou même européenne. L'habitat traditionnel est désormais remplacé par une maison individuelle accompagnée d'un garage.

Evolution urbaine


On observe une pression urbaine sur les franges de certains marais qui modifie la qualité de l'horizon ainsi que les relations entre terres hautes et terres basses.
Fonctionnement des pâturages de terres hautes et terres basses


Les bourgs se développent et le paysage change. Des poches urbaines résidentielles constituées de pavillons individuels apparaissent. Les extensions urbaines se traduisent le plus souvent par des lotissements composés de maisons individuelles. Ces maisons entourées de jardins et en retrait des voies contrastent fortement avec les groupements de l'habitat traditionnel comme les centres bourgs, les hameaux ou l'urbanisme insulaire des marais de Brière.
Cette urbanisation consommatrice d'espace se situe en continuité des bourgs et hameaux préexistants, aux franges urbaines souvent exposées au paysage.
Les dynamiques observées ont un impact sur la lisibilité du paysage et son caractère identitaire.
Les paysages d'entrées de bourg connaissent une évolution particulièrement marquée : les abords d'infrastructures, du fait de la diffusion urbaine linéaire, soulèvent des enjeux majeurs de structuration du paysage urbain et rural.

L'exemple de Saint-Malo-de-Guersac


La position de Saint-Malo-de-Guersac sur la plus grande et la plus haute des îles de Brière (Guersac), ainsi que les dimensions de son église qui culmine à 37 m au-dessus des marais, l'ont fait surnommer « Le petit Mont Saint-Michel de la Brière ».
Saint-Malo-de-Guersac en 1950


La position de Saint-Malo-de-Guersac, à la jonction du Brivet et du marais, en a fait un port important pour les transports : la tourbe et le «noir» étaient acheminés jusqu'à Nantes ou Vannes à bord des « chaloupes » chargées à Rozé. Des chantiers de construction navale s'y sont développés jusqu'à la moitié du XIXème siècle.
Le paysage rural de Saint-Malo-de-Guersac se transforme peu à peu en celui d'une ville balnéaire.
Traditionnellement, comme sur les autres îles de Brière, les habitations sont installées sur le pourtour de l'île.
Saint-Malo-de-Guersac en 2000


Saint-Malo-de-Guersac - Port de plaisance Au XXème siècle on assiste à une densification du centre-bourg : peu avant 1914, des terrains sont dégagés au centre de l'île de Guersac, pour accueillir des logements ouvriers dépendant des Forges de Trignac ; mais la guerre va retarder le projet, puis les Forges vont fermer. Entre les années 1960 et 1970, la commune décide de réhabiliter ces terrains et de nouveaux lotissements s'y implantent.
Depuis, l'habitat s'est aussi développé de manière linéaire le long des voies de circulation. Cette nouvelle urbanisation dessine en creux des dents creuses agricoles.

Machecoul


Machecoul a été une cité romaine et mérovingienne. A partir de la fin du XI°s et du début du XII°s, la construction d'un château à proximité du Pas-Arnoul, en bordure du Falleron, sur les marches de Poitou et de Bretagne, marque le développement de la ville vers l'est.
La ville a été marquée par les guerres de Vendée. Elle est épargnée par les "colonnes infernales". Néanmoins, Machecoul ressort affaiblie de la période révolutionnaire.
Machecoul au XIXème siècle : carte de l’état Major - dessins-minutes originaux en couleur (source : geoportail.fr)


Dans la seconde partie du XIX° siècle, un certain nombre de projets voient le jour et constituent les bases du développement économique et social de la cité : l'arrivée du chemin de fer, la construction de la gare, le four à chaux, la distillerie Seguin, les Halles, la minoterie, l'église avec ses flèches...

Machecoul en 1938


Machecoul Minoterie LaraisonLes petites industries traditionnelles ont progressivement été remplacées par de plus grosses infrastructures : à partir des années 60, le développement de la ville s'accélère avec une première vague d'urbanisation (lotissements, achats de pavillons individuels), la création des différentes zones industrielles et commerciales, l'édification des différents établissements d'enseignement (écoles, collèges, lycées d'enseignement général et professionnel).
La période actuelle est celle de la rénovation du centre-ville et la réalisation du schéma directeur d'urbanisme des années 1990-2010. La commune développe une vocation de pôle d'équilibre.
Machecoul rue du MarchéLes constructions du centre bourg définissent un alignement qui donne une impression de compacité et contraste fortement avec les extensions récentes.

Le paysage agricole connaît une mutation forte, avec l'apparition de zones de maraîchage sur les coteaux.

Une agriculture en mutation


Les pressions urbaines observées sur le territoire de l'unité induisent un grignotage progressif des terres agricoles.
Sur les espaces de bocage en bordure de marais, le lien entre terres hautes et terres basses, qui définit un équilibre agricole stratégique (en été, les bêtes pâturent sur les terres basses, tandis qu'en hiver elles trouvent refuge dans le bocage des terres hautes), est par endroit menacé par l'urbanisation récente ou dans certains secteurs par l'extension des zones de maraîchage.
Le bocage traditionnel s'est dégradé sur certains secteurs sous pression. L'ouverture des paysages a participé à la « mise à nu » des nouvelles franges urbaines, peu valorisées.
Dans l'ensemble, de plus en plus de nouveaux espaces sont arrachés aux terres agricoles, afin de devenir constructibles et ainsi d'accueillir les logements et les activités. Cependant l'implantation des nouvelles extensions urbaines peut souvent compromettre l'activité agricole.
À la périphérie des bourgs, la périurbanisation au gré des opportunités foncières isole parfois certaines parcelles agricoles. Ces parcelles se trouvent coupées du reste de l'espace rural et leur surface ne suffit plus pour une exploitation devant être rentable. Face à la pression foncière, les agriculteurs participent eux aussi à la spéculation générale. C'est ainsi que le paysage traditionnel se délite progressivement au profit d'une urbanisation anarchique et non maîtrisée.

Les Infrastructures


On observe globalement une augmentation régulière du trafic routier et de la pression urbaine exercée aux abords des infrastructures, liée au report des pressions urbaines exercées par les agglomérations et le littoral sur des zones plus rurales et à l'étalement urbain.
Le Conseil général de Loire-Atlantique étudie l'aménagement des actuelles D773 et D164 entre Pontchâteau et Saint-Nicolas-de-Redon afin d'augmenter la vitesse moyenne sur le parcours. On notera aussi l'incidence potentielle sur la sous-unité de la vallée de l'Erdre de la réalisation du tram-train Nantes-Châteaubriant. La pression urbaine aux abords de ces axes devrait s'accentuer dans les années à venir.
Le territoire des unités est fortement contraint par l'eau. Les projets d'infrastructure susceptibles d'avoir une incidence sur l'évolution de ses paysages sont ainsi dans la majorité des cas situés sur les unités de paysage voisines.

Axe de communication générant un développement linéaire du bâti
En recherche d'accessibilité, des activités ainsi que des habitations s'insèrent à proximité des axes routiers, créant des formes linéaires et imposant ainsi de nouvelles règles d'organisation spatiale en rupture avec les formes traditionnelles.

Voies réaménagées mal intégrées au paysage
Les voies de transit ou d’accès aux lotissements créent un paysage linéaire propre. Ce sont souvent d’anciennes voies communales dont l’aménagement paysager s’est limité à un élargissement de l'emprise routière accompagné de mobilier de type routier (dispositifs anti-bruits, glissières, lampadaires, merlons qui masquent le paysage) sans intégration paysagère à l'environnement qu’elles traversent.

Développement des réseaux pour les extensions urbaines
Les extensions urbaines impliquent la construction de nouvelles infrastructures afin d'accorder le nouveau tissu bâti aux réseaux : routier, électrique, d'eau, d'assainissement ou téléphonique. Quand les voies traversent les bourgs et les villages, elles sont confrontées aux tissus urbains existants qui sont souvent peu appropriés à une telle utilisation de la voiture et à un partage modal entre différents usagers (piétons, vélos, voitures, poids lourds...)
Le manque de hiérarchie des voies des extensions récentes et les opérations en impasses pose trois problèmes :
• la lisibilité du paysage et du fonctionnement urbain,
• l'économie de l'espace et l'imperméabilisation des sols (le linéaire de voirie n'est pas optimisé),
• La poursuite de l'urbanisation future, qui ne peut pas se greffer sur l'existant et retrouver des continuités.

Les espaces naturels


Les espaces de l'unité définissent un rapport complexe entre terre et eau : celui-ci est parfois menacé par l'urbanisation récente, qui vient s'intercaler en pied de coteau, entre terres hautes et terres basses. De nouvelles ouvertures sont ponctuellement ménagées sur les franges de certains marais.

TENDANCES D'EVOLUTION PARTICULIERES AUX SOUS-UNITES


Marais de Brière


On observe différentes zones de pressions urbaines : sur les îles au cœur du marais, mais aussi à ses franges, du fait de la pression de l'agglomération nazairienne, de la pression rétrolittorale au sud ouest et de la RN165 à l'est.
Dynamiques d’évolutions des paysages insulaires en Brière



Les îles de Brière connaissent une évolution particulièrement marquante du fait de leur structure traditionnelle unique, menacé par la pression urbaine subie par l'unité liée à l'attractivité combinée du littoral et du pôle d'emploi nazairien.

Dynamiques d’évolution urbaine de bourgs en frange de marais


Actuellement les bourgs en frange sud et ouest du marais connaissent une dynamique d'évolution forte et rapide, donnant naissance à un paysage périurbain mal délimité et mal identifié, souvent peu rattaché au centre bourg en terme de fonctionnement et d'ambiance.
La limite sud de la sous-unité est ainsi aujourd'hui peu qualifiée et mal définie.
Dynamiques d’évolutions du bocage



On observe par ailleurs de vastes zones de diffusion urbaine dans le bocage et notamment sur le coteau bocager habité du sillon de Bretagne, qui marque l'horizon.

Lac de Grand-lieu


Les paysages du lac de Grandlieu sont relativement stables du fait des nombreuses protections dont il est l'objet.
Les coteaux de qualité et des vallons secondaires encadrant le lac et surtout l'Acheneau subissent cependant une certaine pression urbaine.

Vallée de l'Erdre


La Vallée de l'Erdre a subi des pressions fortes, et la majeure partie des terres agricoles et rurales qu'elle abrite est relativement mité.
La mise en scène des parcs et châteaux a parfois connu une forte évolution, les nouvelles constructions venant perturber la perception des perspectives des parcs jusqu'à l'Erdre.
Différents projets sont en cours aux abords de l'Erdre, qui apparaissent comme des vecteurs de pression à venir : zones 2AU constructibles du PLU de Nantes, projets de tram-train Nantes-Chateaubriant...

Marais Bretons


La particularité de cette sous-unité réside dans la mutation des espaces viticoles situés au nord et à l'est du marais, qui évoluent actuellement vers un paysage de maraîchage. Cette évolution se double d'un développement urbain sur les coteaux (pression urbaine liée à la D13 notamment). La perception du paysage du coteau de Machecoul depuis le marais évolue très fortement (covisibilités importantes).

Marais de Goulaine


Les paysages des marais de Goulaine présentent une relative stabilité. Haute-Goulaine et ses hameaux connaissent cependant une expansion urbaine relativement importante.

Marais de la Vilaine et de l'Issac


Les abords de la D773 connaissent une évolution urbaine importante (développement linéaire)
Certaines zones de pressions sont par ailleurs observées sur le coteau du marais.