
Cette sous-unité paysagère est certainement celle qui exprime le plus, l'ensemble des caractères identitaires de l'unité. Elle correspond à l'unité géologique du bassin d'Ancenis qui se traduit dans le paysage par un plateau quasi plan légèrement incliné vers le val de Loire et entrecoupé de vallées qui remontent vers le Nord.

Ce plateau agricole semi-ouvert dégage ainsi, de larges panoramas dont l'horizon lointain est dessiné par de petites masses boisées desquelles émergent quelques silhouettes de bourgs, les silos agricoles ou les parcs éoliens.

Ce paysage ouvert est ponctué de hameaux ruraux relativement diffus sur le territoire. Les bourgs sont éloignés et, dans certains secteurs, les fermes sont éloignées de plus d'un kilomètre.

Le bâti rural traditionnel, souvent modeste, implanté sur les versants sud suivant les courbes de niveau et ses teintes, ne se distingue pas forcément dans le paysage. Ce n'est pas le cas des extensions récentes ou des hangars agricoles qui se démarquent plus fortement par leur volume, leur implantation et parfois leur couleur.

Les anciens moulins, souvent à l'état de ruine ou réhabilités en logement se démarquent quant à eux dans le paysage par leur positionnement sur les crêtes et par leur allure singulière qui les distingue sur l'horizon.
Le paysage est également ponctué de nombreux boisements qui animent les panoramas et en donnent toute la profondeur. Ces boisements ou ces haies rélictuelles sont essentiellement composés de feuillus, notamment de chênes et de frènes. Ils s'adossent souvent au bâti pour protéger des vents et referment ponctuellement le paysage.

Les bourgs s'implantent sur le plateau à la croisée de voies d'axes routiers ou plus souvent sur des promontoires, soit à l'accroche des vallons, soit comme à Saint Herblon sur des collines.
Depuis l’extérieur, ils constituent des signaux forts dans le paysage. Depuis le coeur de bourg ils offrent souvent au détour de leurs rues, des vues plongeantes sur les vallons ou des perspectives sur le grand paysage.

L'agglomération d'Ancenis, si elle s'implante dans l'ensemble paysager du val de Loire, étire tout son développement urbain sur cette sous-unité paysagère. Ainsi, en franchissant les anciennes zones humides (aujourd'hui parcs urbains le long de la voie ferrée), la trame urbaine s'est étirée en étoile en se structurant le long des axes routiers du coteau. Les développements importants
des zones d'activités de la frange ouest et nord sont particulièrement lisibles dans le paysage notamment, depuis l'autoroute et les marais de Grée.

Véritable enclave ligérienne dans cette sous-unité paysagère, les marais de la Grée composent un paysage remarquable qui se distingue par sa particularité majeure: la lisibilité de l'eau sous toutes ses formes: par l'horizontalité du relief, l'inondabilité du site qui compose temporairement d'impressionnants paysages lacustres, la palette végétale spécifique de saules, frênes têtards et roseaux, l'absence de trame viaire mais une structuration de l'espace par un réseau de canaux et de fossés, l'occupation du sol quasi-exclusivement par des prairies de pâture et la réserve naturelle ornithologique qu'elle constitue.

Véritable frontière physique dans le fonctionnement du territoire de cette sous-unité, l'autoroute marque le paysage par ses jeux de déblai remblai et son large gabarit routier. Elle est signalée par la ligne électrique qui jalonne son parcours. Elle constitue également, un vecteur de découverte intéressant de cette unité par les vues en promontoire et les fenêtres ouvertes laissées sur le paysage. Les développements importants d'activités au niveau de l'échangeur constituent par la rupture d'échelle générée, un élément discordant dans le contexte paysager rural de l'unité.

La frange sud de la sous-unité est marquée par les coteaux de la Loire qui présentent sur leur revers, des lambeaux du vignoble identitaire du sud de la Loire. Ces caractères viticoles se retrouvent jusque dans l'architecture qui présente les matériaux (toits de tuile) et la volumétrie caractéristique des paysages du vignoble nantais. Ces contreforts viticoles, hérités de vignobles anciens plus vastes, rappellent des caractères paysagers, progressivement gommés par les évolutions structurelles de ce territoire. Les lignes végétales, dessinées par les treilles, soulignent les subtilités de la topographie.